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Venezuela : contesté par des nombreux pays sud-Américains, Nicolás Maduro a prêté serment

Réélu en juillet au terme d'une élection très contestée, Nicolás Maduro a prêté serment, ce samedi 11 janvier. Une cérémonie boudée par de nombreux pays d'Amérique latine, qui ne reconnaissent pas le résultat de l'élection.

Nicolás Maduro a prêté serment, ce samedi 11 janvier.

Crédit : JUAN BARRETO / AFP

Nathan Joubioux & AFP

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Nicolás Maduro ne fait toujours pas l'unanimité en Amérique du Sud. Ce samedi 11 janvier, jour de son investiture pour un troisième mandat de six ans à la tête du Venezuela, plusieurs pays de la région ont dénoncé sa prestation de serment. Le chef d'État a été proclamé vainqueur de la présidentielle de juillet, malgré des soupçons de fraude massive.

Cette cérémonie a largement été boudée par la communauté internationale. Le Brésil a évoqué "sa grande préoccupation" au sujet de "violations des droits humains d'opposants". "Même si nous reconnaissons des gestes de détente du gouvernement Maduro, comme la libération de 1.500 détenus ces derniers mois, le gouvernement brésilien déplore les récents épisodes d'arrestations, de menaces et de persécution d'opposants politiques" vénézuéliens, a affirmé le ministère des Affaires étrangères du Brésil dans un communiqué. 

Le Brésil du président de gauche Luiz Inácio Lula da Silva n'a pas reconnu officiellement la victoire du président socialiste, demandant que le pouvoir vénézuélien publie les procès-verbaux du scrutin de juillet. "Le Brésil exhorte les forces politiques vénézuéliennes au dialogue et à la recherche d'une entente commune, basée sur le respect des droits humains", a souligné le gouvernement Lula dans son communiqué. Vendredi, le président brésilien et son homologue français Emmanuel Macron ont appelé Nicolás Maduro à "reprendre le dialogue avec l'opposition".

Maduro veut "renforcer la paix"

À l'instar du Brésil, de nombreux pays ne reconnaissent pas sa victoire. C'est le cas de l'Équateur, du Panama, du Costa Rica ou de la République dominicaine, qui composent tous l'Alliance pour le développement en démocratie (ADD). Ils ont, eux aussi, rejeté "de la manière la plus énergique l'acte illégitime d'investiture [...] produit d'une fraude électorale imposée par la terreur d'État contre le peuple vénézuélien", selon un communiqué.

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De son côté, l'ancien président colombien Alvaro Uribe a appelé à une intervention militaire "pour chasser Nicolás Maduro". Il a même participé à un sit-in pour "la liberté" à Cucuta, à la frontière vénézuélienne, lançant : "Que cet escroc sache que ce que nous préconisons est une intervention militaire internationale avec l'armée vénézuélienne pour chasser la dictature [...] et convoquer immédiatement des élections libres".


Nicolás Maduro a été proclamé vainqueur de la présidentielle avec 52% des voix par le Conseil national électoral (CNE), considéré aux ordres du pouvoir. Le CNE n'a pas rendu publics les procès-verbaux des bureaux de vote, disant avoir été victime d'un piratage informatique, jugé peu crédible par de nombreux observateurs. L'opposition, qui a publié les procès-verbaux fournis par ses scrutateurs, assure que son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia a obtenu plus de 67% des voix.

À Caracas, le camp pro-Maduro a pavoisé dans un centre-ville toujours quadrillé par un important dispositif sécuritaire. Sur les réseaux sociaux, le président vénézuélien a rappelé que l'armée lui a réaffirmé son soutien. "Ce nouveau mandat est une opportunité pour renforcer la paix", a-t-il assuré. Il a également défié l'ancien président colombien Alvaro Uribe, le qualifiant de "triste personnage paramilitaire et narcotrafiquant", lors de la clôture d'un festival "antifasciste" à Caracas. "Espèce de lâche, tu viens devant les troupes Alvaro Uribe, je t'attendrai sur le champ de bataille", a-t-il assuré.

"Le gouvernement est plus fort"

Vendredi, l'opposition avait qualifié l'investiture de "coup d'État" et Gonzalez Urrutia a demandé à l'armée de "désobéir aux ordres illégaux". L'opposant, qui avait envisagé de revenir d'exil pour prêter serment à Caracas et prendre le pouvoir, a finalement renoncé à ce projet de peur d'être arrêté. Sa tête est mise à prix 100.000 dollars

"Je ne vois aucun moyen de le [Maduro] renverser à l'heure actuelle. Le gouvernement est plus fort aujourd'hui qu'il y a quelques années", a affirmé, à l'AFP, Rebecca Hanson, spécialiste de l'Amérique latine à l'université de Floride. Le pouvoir "n'a pas montré de signes majeurs de faiblesse et le gouvernement de Maduro a pris des mesures ces dernières années pour écarter, dans certains cas en les emprisonnant, ceux qui auraient pu constituer une menace", souligne-t-elle. 

"Il n'y a pas non plus de signes crédibles indiquant que l'armée est prête à se retourner. Cela ne veut pas dire que Maduro tiendra encore six ans, mais à moins que certains de ces facteurs ne changent, il est très peu probable qu'il soit démis de ses fonctions" à court terme, estime-t-elle.

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