Le Venezuela se dirige-t-il vers une nouvelle crise présidentielle ? C'est en tout cas ce qui pourrait se profiler après que les États-Unis ont reconnu le candidat de l'opposition, Edmundo Gonzalez Urrutia, comme "président élu" du pays. C'est Anthony Blinken, secrétaire d'État américain, qui l'a annoncé sur X ce 19 novembre. Une déclaration aussitôt jugée "ridicule" par Caracas.
En juillet dernier, Nicolás Maduro avait été réélu à la tête du Venezuela avec 52% des voix. Un résultat très contesté par les observateurs internationaux, mais surtout par l'opposition qui avait également revendiqué la victoire avec 67% des votes. Elle avait alors publié les procès-verbaux des bureaux de votes qui indiqueraient qu'Edmundo Gonzalez Urrutia aurait remporté l'élection.
Le résultat de l'élection a été ratifié par le Conseil national électoral et la Cour suprême qui obéissent aux ordres du pouvoir. Si Nicolás Maduro, au pouvoir depuis 2013, peut compter sur le soutien de la Chine et de la Russie dans l'exercice de son troisième mandat, de nombreux pays n'ont pas reconnu sa victoire.
Avant que les États-Unis ne reconnaissent Edmundo Gonzalez Urrutia comme "président élu, certains pays d'Amérique latine l'avaient déjà fait : l'Argentine, le Pérou, l'Équateur ou encore le Panama. Le Parlement européen avait également voté une résolution qui reconnaissait le candidat de l'opposition comme "président légitime et démocratiquement élu".
Si l'Union européenne n'a pas reconnu la victoire de Nicolás Maduro et a émis des doutes quant à sa réélection, elle n'est pas allée aussi loin que les États-Unis et n'a pas qualifié Edmundo Gonzalez Urrutia de "président élu".
Désigner Edmundo Gonzalez Urrutia comme "président élu" ne va pas changer grand-chose puisqu'il ne possède aucun pouvoir. Il s'est d'ailleurs exilé en Espagne au début du mois de septembre après que la justice vénézuélienne a émis un mandat d'arrêt à son encontre.
Tous les pouvoirs sont concentrés entre les mains de Nicolás Maduro qui n'est pas près de lâcher sa place après plus de 11 ans à la tête du pays. Mais cette dénomination signifie qu'à partir du jour de l'investiture, le 10 janvier, les États qui ont reconnu Edmundo Gonzalez Urrutia comme "président élu" pourront nouer des liens politiques, économiques et diplomatiques avec ce gouvernement en exil.
Les pays qui soutiennent Edmundo Gonzalez Urrutia gardent en mémoire ce qui s'est passé lors de la précédente élection présidentielle en 2018. Nicolás Maduro avait largement été réélu avec près de 68% des voix. Jugée frauduleuse, sa victoire avait été grandement contestée. Lors de l'investiture, Juan Guaidó, alors membre de l'opposition et nouveau président de l'Assemblée nationale, s'était autoproclamé "président par intérim".
Dans la foulée, une soixantaine de pays l'avaient reconnu comme le président légitime du pays, dont les États-Unis, la France ou encore l'UE. S'était ensuivi une crise présidentielle qui avait duré jusqu'en 2022, année où la majeure partie de l'opposition avait voté la fin de son mandat.
Juan Guaidó n'avait aucun réel pouvoir. "Le “gouvernement” de Guaidó, malgré ses ambassadeurs, ses représentants auprès des organismes internationaux, c’était du carton-pâte", explique une haute diplomate espagnole au Monde.
De 2017 à 2021, lors de son premier mandat, Donald Trump avait imposé une politique de pression maximale pour tenter d'évincer Nicolás Maduro du pouvoir. La reconnaissance d'Edmundo Gonzalez Urrutia comme "président élu" pourrait aboutir une politique similaire.
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