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"Une omission incompréhensible à l'heure de l'urgence climatique" : la ministre de la Transition écologique condamne le projet d'accord de la COP30

Depuis le 6 novembre, le Brésil accueille la 30e conférence sur le changement climatique. En ce dernier jour de négociations, la présidence brésilienne de la COP a proposé un projet d'accord omettant une "feuille de retour" sur la sortie des énergies fossiles. Un oubli qui n'a pas plu à la France.

Monique Barbut, la ministre de la Transition écologique, à la COP30 au Brésil le 21 novembre

Crédit : Pablo PORCIUNCULA / AFP

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Un projet qui ne passe pas aux yeux de la France. Ce vendredi 21 décembre ont lieu les dernières négociations de la COP30 à Belem au Brésil. La présidence brésilienne de la 30e conférence de l'ONU sur le changement climatique a mis au dernier jour un projet de texte sur la table avec une grande omission : il ne contient pas le mot "fossiles", et encore moins la création de la "feuille de route" sur la sortie de ces énergies réclamée par au moins 80 pays européens, latino-américains ou insulaires.

Dans la foulée, la France a qualifié cette omission d'"incompréhensible". "Ce texte est décevant : il ne fait aucune mention des énergies fossiles, qui sont responsables de plus de 80% du réchauffement climatique. C'est une omission incompréhensible à l'heure de l'urgence climatique", a déclaré la ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, à l'AFP.

Ce projet d'accord a également été immédiatement rejeté par des ONG. "C'est comme une page blanche, il y a si peu pour combler le manque d'ambition pour en rester à 1,5°C de réchauffement, ou pousser les pays à accélérer l'action", a réagi Tracy Carty de Greenpeace. Il est "extrêmement décevant" a ajouté WWF. Jeudi, les négociations ont été retardées après qu'un incendie s'est déclaré et forcé l'évacuation du site.

La Chine et la Russie opposées à une sortie des énergies fossiles

Selon un négociateur, la Chine, l'Inde, l'Arabie saoudite, le Nigeria et le Russie se sont fermement opposés à toute "feuille de route" pour accélérer la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, largement responsables du réchauffement climatique. Une trentaine de pays, dont la France, l'Allemagne et la Colombie, avaient jugé cela inacceptable et menacé de bloquer le projet, dans une lettre adressée au président de la conférence, André Correa do Lago.

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"Nous ne pouvons pas soutenir un texte qui n'inclue pas de feuille de route pour une transition juste, ordonnée et équitable vers la sortie des combustibles fossiles", ont-il écrit. Les 194 pays et l'Union européenne présents à la COP vont devoir tomber d'accord pour une adoption par consensus, comme c'est la norme lors des conférences sur le changement climatique.

Mais l'UE n'exclut pas que la COP se termine "sans accord", le projet de texte de la présidence brésilienne n'étant pas assez ambitieux sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, a dit vendredi le commissaire européen au Climat Wopke Hoekstra. "Ce qui est actuellement sur la table est inacceptable. Et vu que nous sommes tellement loin de là où nous devrions être, c'est malheureux à dire, mais nous sommes vraiment face à un scénario sans accord", a-t-il indiqué à la presse.

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