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Le président du Brésil, Lula, le 6 novembre 2025
Crédit : Ricardo STUCKERT / Brazilian Presidency / AFP
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Les yeux du monde entier sont tournés vers Belem, ville hôte de la COP30 où se tiendront à partir de lundi 10 novembre des débats cruciaux pour l'avenir de la planète, dix ans après l'adoption des accords de Paris.
Dès le 6 novembre, une cinquantaine de chefs d'États et de gouvernements ont répondu à l'invitation du président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva de se rendre dans cette ville fluviale de l'Amazonie en prélude à cette 30e conférence sur le climat de l'ONU.
Forcés de réconcilier leurs discours avec le fait que les 11 dernières années sont les 11 plus chaudes jamais mesurées, et face aux terribles bilans des ouragans et canicules, l'ONU et les chefs d'État et de gouvernement abordent cette COP30 avec l'amer constat d'une forme d'échec collectif. Mais l'atmosphère de crise, renforcée par l'absence des dirigeants des plus gros pollueurs, à commencer par le président américain Donald Trump, est néanmoins propice aux injonctions à la remobilisation.
La ville de Belém, qui accueille les négociations jusqu'au 21 novembre, est une métropole d'Amazonie, capitale de l'État de Para, au nord du Brésil, qui demeure assez méconnue, y compris dans le pays. Une loi promulguée le 4 novembre par le président brésilien Lula a fait de cette ville d'environ 1,4 million d'habitants la capitale symbolique du pays pendant la durée de la conférence de l'ONU sur le climat.
Mais le choix de Belém, symbolique par sa situation géographique, a fait polémique en raison de ses infrastructures limitées qui ont renchéri la venue des petites délégations et des ONG.
Ce au point que le Brésil a dû trouver des fonds pour loger gratuitement des délégués des pays les plus pauvres dans deux navires de croisière affrétés. Le président autrichien, lui, a dû renoncer à cause du prix des hôtels.
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Jamais la ville de quelque 1,4 million d'habitants, dont la moitié vivent dans des favelas, n'avait accueilli un tel événement international, et les autorités fédérales et du Para ont investi pour rénover ou construire des infrastructures.
Pour la présidence brésilienne, l'un des objectifs de cette COP30 sera de sauver la coopération internationale dix ans après l'accord de Paris, dont l'ONU admet désormais officiellement que l'objectif de réchauffement de 1,5°C par rapport à la période préindustrielle sera franchi ces prochaines années. "Nous avons échoué", a déploré le secrétaire général de l'ONU António Guterres au sommet des dirigeants avant la COP30.
Cent soixante-dix pays participent à la COP30, mais les États-Unis, deuxième pollueur mondial, n'enverront pas de délégation, au grand soulagement de ceux qui craignaient que l'administration Trump vienne faire de l'obstruction, comme récemment pour couler un plan mondial de réduction des émissions de gaz à effet de serre du transport maritime.
Côté européen, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le prince William se sont succédés à la tribune. Mais la plupart des dirigeants du G20, dont Chine et Inde, sont absents.
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Deux ans après l'adoption inédite à Dubaï d'un engagement général à sortir progressivement des énergies fossiles, certains pays refusent que le monde se détourne du problème climatique, applaudissant une phrase de l'hôte de cette COP, Luiz Inacio Lula da Silva, qui dans son discours d'ouverture a appelé à une "feuille de route" pour "surmonter la dépendance aux combustibles fossiles".
Une partie du monde en développement reste sur sa faim après l'accord arraché dans la douleur l'an dernier à Bakou sur la finance climatique et veut remettre le sujet sur la table. "Ce n'est pas de la charité, mais une nécessité", déclare à l'AFP Evans Njewa, le diplomate du Malawi qui préside le groupe des pays les moins développés.
L'Union européenne ou les petits États insulaires (Aosis) veulent surtout aller plus loin dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, en s'attaquant aux énergies fossiles.
"Nombreux parmi nos pays n'arriveront pas à s'adapter à un réchauffement qui dépasserait les 2°C", a confié à l'AFP Ilana Seid, diplomate de l'archipel pacifique des Palaos et présidente d'Aosis. "Certains de nos pays en atoll n'existeraient plus vraiment", leur avenir étant hypothéqué par l'intensification des cyclones et la montée des océans. Le Premier ministre d'Antigua-et-Barbuda, dans les Caraïbes, Gaston Browne, a tempêté contre "les grands pollueurs (qui) continuent de détruire délibérément nos environnements marins et terrestres avec leurs gaz fossiles toxiques".
Le Brésil ne cherchera pas de nouvelles décisions emblématiques à Belém, mais veut que la COP30 inscrive dans le marbre des engagements concrets et organise un suivi des promesses du passé, par exemple sur le développement des renouvelables. "Assez parlé, il est maintenant temps de mettre en œuvre ce dont nous sommes convenus", a lancé Lula, dans un entretien à des agences de presse.
Les chances d'une décision formelle hostile aux énergies fossiles sont en effet comme quasi-nulles à Belem, le consensus étant obligatoire. Mais la COP30 va donner une place centrale aux engagements volontaires des pays, ce qui pourrait aussi donner des annonces autour du méthane, ingrédient principal du gaz fossile qui s'échappe facilement des gazoducs et installations gazières.
"Cette COP 30 doit surtout être celle de la mise en œuvre", explique Laurent Fabius
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Le Brésil a ainsi annoncé le 6 novembre la création un fonds dédié à la protection des forêts (TFFF) ainsi qu'un engagement à quadrupler la production de carburants "durables". Plusieurs pays veulent aussi élargir les engagements à baisser les émissions de méthane, un gaz très réchauffant.
Mais le pays hôte du sommet se débat, comme d'autres, avec ses propres contradictions : le Brésil vient de se lancer dans l'exploration pétrolière au large de l'Amazonie, au grand dam des écologistes.
Mardi, lors d'un entretien à des agences de presse, dont l'AFP, le président brésilien avait lancé : "Nous voulons également proposer une voie pour réduire l'utilisation des combustibles fossiles". Mais il avait ajouté : "Ce n'est pas facile".
Où en est la préservation de l'Amazonie ?
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Les paroles de Lula indiquent un intérêt à "pousser politiquement" le sujet à la COP, mais cela ne signifie pas qu'il faille s'attendre à un consensus entre les 200 pays, a prévenu une source diplomatique brésilienne.
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