Il y a un autre sujet d'inquiétude mondial, dont on parle beaucoup moins que le coronavirus, mais qui risque de faire beaucoup plus de victimes : c'est l'invasion de criquets en Afrique de l'Est. Des nuages impressionnants d'insectes ravagent les cultures en Somalie et au Kenya. Les Nations Unies cherchent des solutions d'urgence.
Il y a des nuages de criquets aussi grands que le Luxembourg. Un seul essaim peut contenir 150 millions d'insectes et faire 2.400 km2. Ils mangent les cultures. Quand ils se posent sur un arbre, en quelques minutes, il n'y a plus de feuilles.
C'est la pire invasion depuis 25 ans, et elle est même sans précédent en Somalie. L'Éthiopie a été touchée, les criquets descendent vers le Kenya et ont traversé la mer rouge. Il y en a jusqu'en Inde. Les invasion de criquets en Afrique sont fréquentes, c'était l'une des 10 plaies d'Egypte dans la Bible. Mais là, elle est extrêmement forte.
Il a beaucoup plu a l'automne dans cette région du monde. Les criquets se sont beaucoup reproduits. Et ça pourrait s'accélérer dans les prochains mois avec une hausse des températures exceptionnelles. Ces conditions extrêmes sont dues à un phénomène de courants. On parle d'El Niño, dans le Pacifique. Là, c'est dans l'Océan Indien, c'est le phénomène de "dipôle". Il est créé par la différence de température de la mer entre l'est et l'ouest. Cela fait des décennies que ce dipôle n'avait pas été aussi fort. C'est lui qui serait aussi responsable des fortes chaleurs et des incendies en Australie.
La FAO, l'agence des nations-Unies chargée de l'alimentation a lancé l'alerte. Elle demande une aide internationale. Il faut une campagne de grande ampleur pour combattre les criquets. C'est encore possible. Mais la FAO recherche 70 millions de dollars. Chaque criquet dévore chaque jour l'équivalent de son propre poids (2 grammes), les essaims peuvent détruire 400.000 tonnes de nourriture par jour. Des champs de maïs, de sorgho et de millet, il ne reste plus rien. Ça se répercute aussi sur les troupeaux qui n'ont plus rien à manger.
Il n'y a pas 36 solutions. On voit des images au Kenya d'habitants démunis, qui agitent des bâtons, frappent sur des boites de conserve. La seule mesure jugée efficace est d'asperger les champs de pesticides, lorsque les criquets sont encore au stade de nymphe et qu'ils ne peuvent pas voler. Mais pour l''instant, le moyens sont insuffisants, il faut donc agir vite avant les semis du mois de mars. Cette partie de l'Afrique a déjà subi trois années de sécheresse consécutives.
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