"Une chose normale" : le Qatar se défend d'avoir offert un Boeing à Donald Trump comme "pot-de-vin"

Le Premier ministre du Qatar a défendu mardi 20 mai la décision de son pays d'offrir un avion luxueux au président américain Donald Trump, un cadeau très critiqué aux États-Unis, en affirmant qu'il s'agit "d'un échange entre deux pays".

"Je le vois comme une chose normale qui se passe entre des alliés et je ne sais pas pourquoi cela est considéré comme un pot-de-vin ou un moyen pour le pays d'acheter une influence auprès de cette administration", a ajouté Mohammed Ben Abdelrahmane Al-Thani, lors du Forum économique du Qatar.

"Je pense que c'est un beau geste venant du Qatar. Je suis très reconnaissant, je ne suis pas du genre à refuser une telle offre. Je pourrais être une personne stupide et dire : 'Non, nous ne voulons pas qu'on nous donne un avion très cher'", a déclaré de son côté le président américain.

Un avion pour remplacer la flotte présidentielle vieillissante ?

L'appareil, un Boeing 747-8 Jumbo d'une valeur de 400 millions d'euros, est amené à remplacer les actuels avions présidentiels, plus connus sous les mythiques appellations d'Air Force One, en service depuis 1990. Depuis son retour au pouvoir en janvier 2025, Donald Trump a plusieurs fois pointé du doigt les coûts de maintenance importants de la flotte présidentielle.

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Mais comme le souligne ABC News, cette offrande du Qatar deviendrait le bien le plus onéreux offert par un gouvernement étranger aux États-Unis. Surnommé le "Palais dans le ciel", l'engin volant a rapidement fait l'objet d'accusations de corruption. La Constitution américaine interdit aux dépositaires de l'autorité publique d'accepter des cadeaux "de la part d'un roi ou d'un prince d'un État étranger".

Le chef de file des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, a proposé lundi une loi qui empêcherait le locataire de la Maison Blanche d'utiliser l'appareil. "Donald Trump a montré à plusieurs reprises qu'il était prêt à vendre le peuple américain et la présidence si cela lui permettait de se remplir les poches", a-t-il écrit dans un communiqué, soulignant l'enjeu de la sécurité.

Plusieurs républicains ont également fait part de leurs réticences autour de l'obtention de cet avion. L’émir du Qatar avait fait don d’un même Boeing au président turc Recep Tayyip Erdogan en 2018, pour lui exprimer son soutien.

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