Guerre en Ukraine : pourquoi Donald Trump presse Volodymyr Zelensky de conclure un "accord"

Dans un climat marqué par le regain de tensions en Ukraine, Donald Trump a exhorté vendredi 17 octobre le président ukrainien Volodymyr Zelensky à conclure un accord pour mettre fin aux hostilités avec la Russie. Le président américain, affichant une proximité retrouvée avec Vladimir Poutine, s’est montré sourd aux appels de Kiev à un renforcement de l’aide militaire, notamment en matière de missiles longue portée.

"La rencontre avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été très intéressante et cordiale, mais je lui ai dit, comme je l'ai par ailleurs fortement suggéré au président Poutine, qu'il était temps d'arrêter la tuerie et de trouver un ACCORD", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social. Il a jugé que les deux camps devaient "s'arrêter où ils sont", en ajoutant : "Laissons-les clamer victoire tous les deux, que l'histoire décide. Assez de tirs, assez de mort".

Lors de son arrivée en Floride peu après, Donald Trump a réitéré son appel devant les journalistes. Il a estimé que la Russie et l’Ukraine devaient "s'arrêter immédiatement à la ligne de front actuelle". Il a insisté : "Respectez la ligne de front, où qu'elle se trouve, sinon cela deviendra trop compliqué".

Zelensky essuie un refus implicite

De son côté, Volodymyr Zelensky a pris acte de la fin de non-recevoir, du moins provisoire, opposée à sa demande de missiles américains Tomahawk. "Je pense que la Russie a peur des Tomahawk, vraiment peur, car c'est une arme puissante", a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, à l’issue de plus de deux heures d’entretien à la Maison Blanche.

Lorsqu’on lui a demandé s’il espérait recevoir ces missiles, il a répondu : "Je suis réaliste". Et d’ajouter sur la chaîne NBC : "C'est une bonne chose que le président Trump n'ait pas dit 'non', mais pour l'instant, il n'a pas dit 'oui'". Donald Trump avait déjà affiché ses réserves concernant une éventuelle livraison à l’Ukraine de ces missiles d’une portée de 1 600 kilomètres, vivement rejetée par Moscou. "J'espère que nous pourrons mettre fin à la guerre sans avoir à penser aux Tomahawk", a-t-il déclaré à la presse, lors d’un déjeuner de travail avec Zelensky.

Pendant cette réunion, le président ukrainien a proposé un échange avec des "milliers" de drones ukrainiens, espérant convaincre Washington. Il a également présenté des "cartes" de cibles potentielles en Russie, selon une source ukrainienne. Mais cela ne semble pas avoir suffi à infléchir la position de Donald Trump.

Poutine "n’est pas prêt" à la paix

Alors que Zelensky affirme que le président russe "n'est pas prêt" à la paix, Donald Trump soutient le contraire. "Le président Poutine veut mettre fin à la guerre", a-t-il affirmé lors d’un échange avec les journalistes précédant leur déjeuner de travail. Il a indiqué avoir eu la veille une longue conversation avec le maître du Kremlin, qualifiée de "très productive" côté américain et d'"extrêmement franche et empreinte de confiance" côté russe.

Les deux dirigeants ont convenu de se rencontrer prochainement à Budapest, en Hongrie. Alors que l’hiver approche, la Russie intensifie ses attaques contre les infrastructures énergétiques ukrainiennes et a revendiqué vendredi la prise de trois villages supplémentaires. Dans ce contexte, la nouvelle proximité entre Donald Trump et Vladimir Poutine inquiète à Kiev, d’autant que l’ancien président américain a dressé un compte-rendu très positif de sa conversation avec son homologue russe.

Il n’a cependant pas manqué d’adresser quelques compliments à son interlocuteur ukrainien : "Un dirigeant très fort, un homme qui a subi beaucoup de choses et un homme que j'ai appris à bien connaître".

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