Sous-marins : pourquoi la France est-elle esseulée sur ce dossier ?

La colère de Paris face à l'annulation du contrat de sous-marins australiens ne désemplit pas. La France a appelé à "une solidarité européenne", à "la construction d'une défense européenne", mais pour l'instant la France semble bien seule. Nos partenaires européens ne se bousculent pas pour nous soutenir dans cette affaire.

Berlin se borne à "prendre note de la crise". Il faut dire qu'avant que la France ne remporte ce contrat, les Allemands étaient eux-même dans la course pour vendre des sous-marins aux Australiens. Ils avaient été battus par les Français, qui à l'époque n'avaient pas proposé de partenariat européen pour construire ces engins. D'ailleurs, quand Angela Merkel est venue jeudi soir diner à l'Élysée, la chancelière n'a pas eu un mot de consolation.

Côté italien, on se demande pourquoi Paris en appelle à la solidarité européenne quand il se fait chiper un contrat, non pas européen mais national. Du côté de l'Union européenne, nous venons juste d'apprendre qu'une réunion ministérielle va se dérouler ce lundi soir, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU. Mais jusqu'à présent, les instances européennes, elles, se contentent de dire que l'Union a une stratégie commune pour la région indo-pacifique, sans faire état du camouflet reçu par la France.

Quant aux pays européens de l'est, pas question de froisser les Américains qui leur offrent, avec l'OTAN, leur principal bouclier face à la Russie. Le silence européen est donc éloquent et n'est pas annonciateur d'une stratégie de défense européenne autonome.