Russie : Navalny transféré de sa prison à une colonie pénitentiaire
"Il a été transféré à l'endroit où il est censé se trouver par décision du tribunal", a annoncé Alexandre Kalachnikov, le patron du service des prisons russes.

Ce vendredi 26 février, l'opposant au Kremlin Alexeï Navalny a été transféré de sa prison à la colonie pénitentiaire où il doit purger une peine de deux ans et demi. L'annonce a été faite par le patron du service des prisons russes (FSIN).
"Il a été transféré à l'endroit où il est censé se trouver par décision du tribunal", a déclaré Alexandre Kalachnikov, précisant qu'il ne pèse sur l'opposant "aucune menace à sa vie ou sa santé". Il "effectuera sa sentence dans des conditions absolument normales", a-t-il ajouté, assurant que "M. Navalny, s'il le souhaite, prendra part à des activités de production".
La majorité des peines d'emprisonnement en Russie s'effectue dans des camps pénitentiaires, parfois totalement excentrés. Dans ces colonies, les détenus travaillent la plupart du temps dans des ateliers de couture ou de fabrication de meubles, souvent sans en avoir le choix.
11.000 arrestations lors des manifestations pro-Navalny
Une porte-parole du FSIN a indiqué à l'AFP ne pas pouvoir renseigner d'information sur le lieu de détention d'Alexeï Navalny, n'ayant pas le droit de révéler des données personnelles sur les détenus. L'avocat de l'opposant russe, Vadim Kobzev, a indiqué ne pas être au courant de la localisation de son client.
Alexeï Navalny avait été arrêté le 17 janvier dernier à son retour d'Allemagne. Il y avait passé presque cinq mois en convalescence pour se remettre de l'empoisonnement dont il a été victime et pour qui lequel accuse le Kremlin. Son arrestation a provoqué de nombreuses manifestations en Russie. Au total, 11.000 arrestations ont été effectuées, généralement suivies d'amendes et de courtes peines de prison. La majorité des collaborateurs de l'opposant ont eux aussi été interpellés.
Plus récemment, le principal détracteur du Kremlin a été condamné à une amende pour "diffamation" seulement quelques heures après avoir été condamné en appel à deux ans et demi de prison dans une autre affaire. Une enquête pour escroquerie, passible de dix ans de prison, l'attend également.
Amnesty International ne le considère plus comme un "prisonnier de conscience"
Mais l'affaire Navalny réserve encore bien des surprises. Cette semaine, un scandale a éclaté après qu'Amnesty International ait pris la décision de ne plus considérer Alexeï Navalny comme un "prisonnier de conscience". Cette décision intervient suite aux propos haineux diffusés par l'opposant dans le passé. Toutefois, l'ONG continue à demander sa libération.
En effet, dans les années 2000, Alexeï Navalny tenait régulièrement des propos racistes, notamment pour critiquer les migrants d'Asie centrale ou les républiques musulmanes russes. Si depuis, il a apaisé son discours, il ne s'est néanmoins jamais excusé de ces déclarations.
Les proches de Navalny ont accusé Amnesty International d'avoir cédé à une campagne de provocation. Ce vendredi, ils accusaient encore l'ONG de jouer les "assistants volontaires du dictateur".
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