La Roumanie s'est émue ce week-end du sort d'un ours agonisant au bord d'une route, après avoir été percuté par une voiture. La photo de l'animal a fait le tour des réseaux sociaux et des médias du pays. En l'absence de "mesures appropriées" et pour avoir laissé agoniser le prédateur, un préfet a été révoqué par le gouvernement, dimanche 17 novembre.
C'est
durant la soirée du samedi 16 novembre que le plantigrade s'est fait renversé
et a été grièvement blessé, près de la commune de Praid, dans l'est de la
Transylvanie. Avec trois pattes cassées, l'ours était immobilisé.
Un
premier vétérinaire s'est rendu sur les lieux le soir même mais ne possédait
pas de tranquillisants adéquats, selon les informations du ministère de
l'Environnement. Il aura fallu dix-sept
heures pour administrer les bons calmants à l'animal, pendant que les gendarmes géraient la circulation. La bête a finalement été euthanasiée sur place, dans le
courant de la mi-journée dimanche 17 novembre.
Le
ministère de l'Intérieur a rejeté la faute sur le préfet du département de Harghita,
en informant de la révocation du fonctionnaire. "Il n'a pas pris les
mesures appropriées pour gérer efficacement ce problème", a accusé le
ministère, alors que le préfet avait rapidement été informé "des
souffrances de l'animal blessé".
Une
situation tragique qui aurait pu être évitée, selon Agent Green, l'organisation
de défense de l'environnement, "si les fonctionnaires de la DSV (Direction
sanitaire vétérinaire, ndlr) étaient équipés, formés et connaissaient la loi
qui les oblige à aider un animal sans attendre l'aval d'autres autorités".
Loin
d'être indifférente à ce genre de cas, la Roumanie est souvent appelée le
royaume des ours. C'est, en effet, le pays européen qui accueille le plus
d'ours bruns avec une population de 6.000 bêtes.
Certains
Roumains jugent leur présence envahissante. Des élus et une partie de la
population appellent à abattre les carnivores qui se multiplient en levant l'interdiction de la chasse. Selon le gouvernement, 32 personnes ont été
blessées par ces grands prédateurs entre 2017 et 2018, dont deux mortellement.
Mais
du côté des activistes pour la protection de l'environnement, ils redoutent le
retour "des chasseurs de trophée". Les militants cherchent plutôt à
améliorer la cohabitation entre l'homme et l'ursidé dans les zones rurales. La
levée de l'interdiction attirerait de toute façon les foudres de l'Union
Européenne. L'ours fait partie des 1.200 espèces protégées.
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