REPORTAGE - Syrie : au cœur du grand hôpital de Damas où des dizaines de corps s'entassent

Plusieurs corps ont été récupérés dans les fosses communes de la prison de Saidnaya après la chute de Bachar al-Assad. Les proches de défunts espèrent y retrouver des personnes disparues depuis des années.

De nombreux corps s'entassent au sein du grand hôpital de Damas

Crédit : Valentin Boissais / RTL

RTL INSIDE - Des dizaines de corps s'entassent dans le grand hôpital de Damas

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La chute du régime de Bachar el-Assad est synonyme d'espoir pour beaucoup de Syriens, à commencer par celui de retrouver leurs proches disparus sous la dictature. Depuis le dimanche 8 décembre, des milliers de familles recherchent un père, un frère, un fils, dont la plupart ont été arrêtés il y a des années. À Damas, au grand hôpital de la capitale, sont tassés des dizaines de corps récupérés dans les fosses communes de la prison de Saidnaya.

Devant l'entrée de l'hôpital, des dizaines de photos sont accrochées sur un mur. Elles exposent les corps présents à l'intérieur de l'établissement. Des dizaines de personnes s'amassent pour tenter d'y voir une image de leurs proches. L'atmosphère est tendue. "Mon cousin a disparu depuis 8 ans. Il a été emprisonné sans que l'on sache pourquoi. Je le cherche donc parmi les morts", raconte un homme.

À l'entrée, le directeur général de l'hôpital nous accueille. "36 corps sont entreposés ici. On n'a plus assez de place dans la ville pour toutes les dépouilles qui viennent de la prison. Donc on les met au sous-sol", explique-t-il. Les familles peuvent voir si elles les reconnaissent. Ce sous-sol est plongé dans une demi-pénombre. Les corps sont posés sur le sol ou sur des brancards. Une famille est en pleurs, elle vient de retrouver un proche.

Les proches des défunts viennent chercher les corps dans ce sous-sol.

Crédits : Valentin Boissais / RTL
Des corps ont été récupérés dans les fosses communes de la prison de Saydnaya

Crédits : Valentin Boissais / RTL
De nombreux corps s'entassent au sein du grand hôpital de Damas

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Dans cet hôpital, les corps portent les stigmates des sévices pratiqués en détention

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Ahmed, le médecin légiste, nous accompagne. "L'odeur est très forte, il faut porter des masques. On demande aux familles d'essayer de reconnaître les corps". "Le problème que l'on a, c'est que certains sont restés en détention si longtemps que leurs propres familles ne les reconnaissent pas", confie le médecin légiste.

Lorsque les familles ouvrent les sacs plastiques noirs, des corps tuméfiés apparaissent, des traces de sévices sont visibles. Certains sont anormalement maigres, d'autres portent de nombreuses cicatrices et des marques de coups. "Il y a des marques évidentes de torture. Ce corps-là est arrivé ce matin, il y a plein de fractures sur un seul bras. Celui qui est là-bas porte des marques de brûlure sur le torse", constate un autre légiste.

Entre les fosses qui ne sont pas encore découvertes et les corps non identifiables, la recherche des disparus de Syrie pourrait prendre plusieurs années.

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