D’une certaine façon, l’Otan, c’est Poutine qui lui donne une seconde jeunesse, et c’est Trump qui menace de la pousser dans l’escalier. Commençons par phase la résurrection. Souvenez-vous, c’était en 2019 : Emmanuel Macron employait une expression plutôt désagréable à son égard: "brain dead". En français : "état de mort cérébrale".
Et puis, il y a eu 2022, et l’invasion de l’Ukraine. Ce qui est intéressant, c’est que dans ses discours, Poutine visait non seulement l’Ukraine, mais aussi ce qu’il perçoit comme une hégémonie de l’Otan. Résultat : bien loin de fragiliser l’Otan, Poutine lui a offert une extraordinaire cure de jouvence.
Pourquoi ? Parce que tout le monde tremble ! La Suède et la Finlande ont décidé de rejoindre l’Otan, parce que cela les sécurise. Macron, qui parlait de "mort cérébrale", est désormais l’un des "faucons" de l’Alliance. Surtout, il y a un réarmement : En 2014, les membres de l’Alliance s’étaient engagés à dépenser 2 % de leur PIB pour leur défense à l’horizon 2024. Jusqu'à l’an dernier, un tiers seulement respectaient cette règle. En 2024, presque les deux tiers y seront, y compris l’Allemagne, qui a lancé un réarmement historique.
L’angoisse européenne demeurera, que Trump revienne ou pas à la Maison Blanche
Etienne Gernelle
Trump n’a jamais retenu ses critiques contre l’Otan, il a d’ailleurs en général du mal à se retenir. Mais en février dernier, il a fait très fort, en expliquant que si des membres de l’Otan ne payaient pas leur part, il ne les défendrait pas face à une agression. Cela a fait l’effet d’une bombe. Alors un mois plus tard, il a tempéré, disant que c’était une manière de négocier. Sauf que l’angoisse européenne demeurera, que Trump revienne ou pas à la Maison Blanche.
D’abord, quand Trump dit que l’Europe ne paye pas suffisamment pour sa défense et compte trop sur l’Amérique, il n’a pas tort. Les États-Unis fournissent les deux tiers de l’effort de défense de l’Otan. Trump n’est ailleurs pas le premier à le dire, Kennedy, par exemple, s’en était agacé. Et puis n’oublions pas : le A de Otan, c’est l’Atlantique.
Or, l’intérêt de l’Amérique bascule vers le Pacifique, et notamment la Chine. L’autonomie stratégique de l’Europe, vantée par Macron notamment, est une idée évidemment sensée, mais on est très loin du compte. L’Otan a 75 ans, mais l’Europe, elle, n’est toujours pas complètement passée à l’âge adulte.
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