Reconnaissance de la Palestine : qu'est-ce que ça change ?

L’Irlande, l’Espagne et la Norvège ont rejoint, mardi 28 mai, les 143 autres pays qui reconnaissent officiellement l'existence d'un État palestinien. L'objectif ? Favoriser la paix et surtout une solution à deux États. Pour le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, cette étape est "une nécessité" pour "parvenir à la paix". 

Une manœuvre symbolique qui pourrait pousser d'autres pays européens à leur emboiter le pas. C'est du moins ce qu'espèrent l'Espagne, l'Irlande et la Norvège, mais la question divise le vieux continent. L'Allemagne est frileuse et envisage une reconnaissance seulement à l'issue d'une négociation entre Israël et la Palestine. 

De son côté, le Président Emmanuel Macron se dit favorable à la reconnaissance de l'État palestinien "à un moment utile" et non pas sous le coup de "l'émotion". La Slovénie, elle, devrait suivre les pas de l'Espagne dans les prochaines semaines.

Un pas vers une solution à deux états

Cette reconnaissance a également pour objectif de pousser les États arabes à reconnaître de leur côté l'État d'Israël. Avant le 7 octobre et la reprise des hostilités, des pays comme les Émirats arabes unis et l'Arabie Saoudite avaient entamé un rapprochement avec Israël et se dirigeaient vers la normalisation de leurs relations diplomatiques.  

Oslo, Madrid et Dublin espèrent donc montrer leur soutient et pousser les négociations vers une solution à deux États. Cette solution consiste à prévoir la création de deux États distincts voisins, Israël et la Palestine. Son point de départ, ce sont les accords d'Oslo conclus en 1993. Dans ses accords, Israël reconnait la légitimité de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) qui reconnait, elle, le droit à l'existence de l'État d'Israël. Ces accords ont été définitivement enterrés après la seconde Intifada (2000-2005). 

Aujourd'hui, le gouvernement israélien refuse de discuter d'une "solution à deux États". Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a réaffirmé, en janvier dernier, son opposition à une "souveraineté palestinienne".