Qui est vraiment Christophe Gleizes, le journaliste sportif emprisonné en Algérie ?

Le récit d'un homme de 36 ans, dont la seule arme est un stylo. Christophe Gleizes, croupit depuis des mois dans les geôles algériennes et va être jugé lors de son procès en appel à Tizi-Ouzou, de l'autre côté de la Méditerranée. En juin 2025, il a été injustement condamnée à sept ans de prison en première instance. Depuis un an et demi, le journaliste a changé physiquement, il a les cheveux courts, rasés de près, a perdu une quinzaine de kilos, fait beaucoup de sport en prison, mais sa voix reste la même. 

"Je pense que ça fait partie de mes qualités de reporter, c'est que j'ai un bon contact humain. C'est-à-dire que j'arrive souvent à soit les faire rire, soit les mettre en confiance. Ce qui m'aide le plus, c'est que j'ai l'air plus bête que je ne suis vraiment. Et donc souvent, les gens se méfient assez peu de moi", avait déclaré, "Gleizou" comme le surnomment ses collègues, lors d'un entretien avec le podcast So Foot, enregistré avant de partir en Algérie en mai 2024. 

Christophe Gleizes, fan du PSG, rêvait de travailler pour le magazine So Foot. À la sortie de son école de journalisme, le CELSA, il était devenu pigiste régulier pour le mensuel. Une forme de consécration pour ce passionné de football, pourtant né sur une terre de rugby à Agen. 

Passionné de foot, du continent africain, des échecs et de littérature

Comme son frère cadet, le journaliste a gardé un amour fou pour l'Afrique. Son père était diplomate et il a passé son enfance au Zimbabwe. Il a d'ailleurs réuni ses deux passions dans un livre-enquête, Magique système : l'esclavage moderne des footballeurs africains, en 2018, où il explorait les filières de recrutement de ces jeunes sportifs. Ses reportages lui ressemblent. Sa famille, ses collègues et ses amis décrivent quelqu'un de profondément humain et empathique. 

"Il a rencontré deux frères autistes et comme il est un passionné d'échecs, il leur a enseigné durant deux ou trois mois. Avec cette association d'enfants handicapés, il leur a enseigné et a joué avec eux au football", a raconté la mère de Christophe Gleizes lors d'un entretien à France 24. Le journaliste est dans la transmission même à la prison de Tizi-Ouzou. Depuis plusieurs mois, il apprend le français à son codétenu, un malien avec qui il partage une cellule de 10 mètres carrés. 

Le journaliste ne reçoit pas tout le courrier qui lui est adressé. Alors en novembre dernier, son frère Maxime a profité d'un permis de visite pour lui apporter des livres de Victor Hugo, Gustave Flaubert ou encore Honoré de Balzac, étant passionné de littérature et d'écriture. Il peut passer des heures sur la même phrase jusqu'à trouver la tournure parfaite. Il faut moins de temps à ses proches pour décrire sa force de caractère.