Ce ne sont encore que des bruits de couloirs. Des rumeurs qui trouvent pourtant un certain écho chez les commentateurs politiques de Washington. Elles prétendent qu'au vue des sondages alarmants et de la campagne de plus en plus erratique menée par Donald Trump, la Maison Blanche envisagerait déjà une porte de sortie "honorable" pour le président, s'il venait à subir un revers cinglant le 3 novembre.
Ce "scénario catastrophe", qui lui permettrait de garder la tête haute, aurait également l'avantage d'éviter une contestation longue et procédurière des résultats du scrutin de la part du camp Trump. En effet, le milliardaire s'est toujours refusé à garantir une transition pacifique du pouvoir en cas de défaite, laissant planer une éventuelle menace sur la démocratie américaine.
En juillet déjà, bien avant que le candidat républicain ne dévisse dans les sondages, le très sérieux site Politico se demandait comment Trump prendrait le fait de se voir "tatouer" le terme de 'looser' sur le front, et si pour éviter une telle humiliation il ne serait pas tenté de quitter la course avant novembre.
Alors quand début octobre un élu démocrate rapporte que, selon une source républicaine au sein de la Maison Blanche, Donald Trump se serait vu "conseiller de démissionner avec honneur plutôt que de partir dans la défaite", avant d'ajouter : "il a peur de la prison" et "il doit discuter avec Pence d'un pardon", l'idée a le temps de faire son chemin dans le microcosme de la capitale américaine.
Car c'est justement sur la question d'une "grâce présidentielle" que cette prétendue information (ou véritable intox) prend de l'épaisseur, et constitue une alternative vraisemblable à ce que pourrait augurer l'après-3 novembre. Surtout que chez les démocrates, qui se préparent déjà à une âpre bataille judiciaire avec le camp Trump, le précédent Nixon est dans toutes les têtes.
En 1974, le président Richard Nixon, acculé par les révélations du Watergate et subissant une procédure de destitution, choisit de démissionner, passant de facto les pleins-pouvoirs au vice-président Gerald Ford. Une décision historique prise non sans avoir au préalable négocié une contrepartie de la part du nouveau président Ford : être gracié de tous ses méfaits afin de ne subir aucune poursuite judiciaire.
Dès lors, s'il perd son immunité présidentielle, il faut bien reconnaître que l'avenir judiciaire de Donald Trump s'annonce morose, tant les révélations récentes, notamment sur ses finances, donneront de la matière à des investigations plus fouillées du côté des magistrats américains. Un scénario comparable, où Mike Pence octroierait un pardon au président Trump, serait donc une sérieuse piste à étudier chez les républicains, s'il n'en était une autre : celle d'un "auto-pardon" par Donald Trump lui-même.
Audacieuse, cette question constitutionnelle, qui a même eu droit au chapitre cette semaine au Congrès, lors des auditions d'Amy Coney Barret pour sa nomination à la Cour Suprême, avait déjà été évoquée par le milliardaire républicain en 2018.
Faisant alors l'objet de l'enquête du procureur Mueller sur une éventuelle ingérence russe lors de sa campagne de 2016, le républicain avait affirmé sur Twitter son "droit absolu" à pouvoir se gracier lui-même : "Comme cela a été stipulé par de nombreux spécialistes du droit, j'ai le droit absolu de me GRACIER, mais pourquoi le ferais-je alors que je n'ai rien à me reprocher ?".
Un temps également envisagée par Nixon, cette solution n'avait à l'époque pas été retenue. Sans précédent, une telle décision entraînerait en effet la saisie quasi-automatique de la Cour Suprême. Dès lors, avec une nouvelle juge conservatrice dans ses rangs, les Sages pourraient trancher en faveur du 45e président des Etats-Unis. Une raison de plus pour accélérer la nomination d'Amy Coney Barret avant le 3 novembre.
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