À première vue, l'écart entre Joe Biden et Donald Trump semble se confirmer. Selon un sondage national NBC/Wall Street Journal (le premier de cet institut référent depuis l'hospitalisation de Donald Trump), le démocrate devancerait même de 11 points le républicain. Sauf qu'à y regarder de plus près, c’est bien le président américain qui, après avoir chuté nettement à la suite du débat fin septembre, revient à 42%, tandis que Biden se stabilise, lui, à 53%.
Le match entre Joe Biden entre Donald Trump serrait-il donc plus serré que ne le disent les sondages ? A se remémorer les pronostics de 2016, qui donnaient Hillary Clinton gagnante, il y a évidemment des fortes raisons de le penser. Le site spécialisé The Hill rappelle d'ailleurs que cette année encore "Trump pourrait perdre le vote populaire d'environ 4 points et (...) remporter une victoire" en nombre de grands électeurs.
Pourtant, toujours selon les sondages, le démocrate garderait une longueur d'avance dans la plupart des Etats-clés. Mais là-aussi, pour les spécialistes, ces écarts semblent étonnamment larges compte-tenu de la carte électorale et des retours du terrain. La cote du président pourrait bien être sous-évaluée dans ces États qu'il a déjà remportés il y a quatre ans.
D’où cette mise en garde solennelle de Jennifer O’Malley Dillon, la directrice de la campagne de Joe Biden, sur Twitter. "Il y a encore un long chemin à parcourir dans cette campagne, et nous pensons que cette course est beaucoup plus serrée que ce que pensent les gens de ce site [Twitter]. Genre vraiment plus serrée".
Certes l'expérience de 2016, ou encore celle du référendum britannique sur le Brexit, nous ont appris qu'il fallait prendre avec des pincettes ces enquêtes d'opinions, ne pas les considérer comme acquises.
Mais il ne faut pas oublier pour autant que la campagne de Joe Biden repose en grande partie sur la mobilisation face à Donald Trump. Et au moment où l'écart se creuse encore entre les deux prétendants à la Maison Blanche, les démocrates craignent sans doute que les électeurs se déplacent moins le 3 novembre. D'où le besoin de maintenir jusqu'au bout la perspective d'une réélection du président républicain.
Une stratégie qui permet au passage de continuer à récolter des fonds pour financer la campagne. Le camp Biden a ainsi collecté 383 millions de dollars en septembre. Depuis juin, entre les dons à la campagne de Biden et ceux au parti démocrate, plus de un milliard de dollars ont déjà été collectés. Du jamais-vu.
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