Présidentielle en Russie : comment le Kremlin incite à voter

Un suspense inexistant. Vladimir Poutine est certain d'être à nouveau élu président de la Russie, mais les bureaux de vote ont quand même ouvert ce vendredi matin 15 mars dans une partie du pays, en raison des 11 fuseaux horaires que compte la Russie. Le scrutin ne prendra fin que dimanche soir. Une élection sans aucun suspense, et pourtant il y a du monde dans les bureaux de vote.

Dans une annexe de la mairie, des dizaines d'électeurs attendent leur tour. Assis sur des chaises, des policiers armés surveillent l'entrée équipée d'un portique de sécurité. Une urne est posée au milieu de la salle. 

"Au bureau de vote, vous présentez simplement votre passeport. Des agents vérifient votre identité, puis on vous donne tous les papiers. Vous vous rendez ensuite dans l'isoloir et vous glissez le bulletin dans l'urne", décrit Sergei, qui vient juste de voter. "Ce n'est pas une obligation de voter, mais les citoyens le font dans les États, pour l'amour de notre pays. Cela nous donne la possibilité de changer la situation politique", poursuit-il.

Comment les Russes sont-ils incités à voter ?

Dans un coin de la pièce, deux hommes, deux observateurs en costume, surveillent le vote. Ils sont mandatés uniquement par les partis admis au scrutin. Dehors, inutile de demander aux électeurs pour qui ils ont voté. Enveloppée dans son manteau en fourrure, une votante prononce immédiatement le nom de Vladimir Poutine. "Nous aimons beaucoup notre président, nous vivons avec lui depuis longtemps. Il représente toute une époque, j'aime tout ce qu'il fait. Tellement de choses ont changé depuis les années 1990 et l'URSS", estime-t-elle.

Et tous les moyens sont bons pour inciter les Russes à voter. On retrouve par exemple un système de loterie pour remporter des prix comme des voitures, voire des appartements. Le Kremlin a aussi généralisé le vote électronique dans 29 régions, soit plus d'un tiers des suffrages. Grâce à une plateforme, les Russes peuvent voter directement en ligne. Mais personne ne sait vraiment ce qui se cache derrière ces algorithmes.

Difficile également de savoir comment sont surveillés les bureaux de vote la nuit, ce qui a tendance, selon les observateurs, à accentuer le risque de fraude.