Présidentielle américaine : la phrase de Mike Pompeo ne passe pas dans le camp démocrate
Interrogé sur la transition avec les équipes du président-élu Biden, le secrétaire d'État a répondu qu’il y aura une transition douce… avec un second mandat du président Trump.

Le président-élu Biden travaille déjà activement à son arrivée au pouvoir, même si le président Trump refuse toujours de reconnaitre sa défaite. Et son secrétaire d’État Mike Pompeo a eu une phrase ces dernières heures qui fait beaucoup parler.
Le président Trump a le droit de déposer des recours en justice, et donc des républicains disent publiquement que tant que ces dépouillements et ces recours ne sont pas épuisés, ils ne veulent pas reconnaitre la victoire de Biden. En privé, certains félicitent pourtant le nouveau président, mais passons.
En revanche, le secrétaire d’État Mike Pompeo va plus loin. Il était interrogé sur la transition avec les équipes du président-élu Biden, et il est important pour la diplomatie et la sécurité nationale des États-Unis qu’il y ait une transition douce. C’était la question posée à Pompeo et il a répondu qu’il y aura une transition douce… avec un second mandat du président Trump.
"C'est dangereux"
Cela ne peut être que de l’humour, vu qu'il souriait, pensent certains. Mais certains démocrates disent que c’est grave, et que ce n’est pas seulement pour maintenir une "illusion", "c'est dangereux". "La transition pacifique du pouvoir est une pierre angulaire de notre démocratie".
En effet, c’est Mike Pompeo qui est chargé, au noms des États-Unis, de faire la leçon à tel ou tel pays où le chef d’état sortant refuse de respecter les résultats des urnes. Et d’ailleurs, contrairement à la tradition, le Département d’État a refusé d’organiser des conversations téléphoniques entre les dirigeants des pays alliés et le nouveau président élu.
Pourtant ces appels ont bien eu lieu, mais sans passer par les services diplomatiques américains. Joe Biden a quand même eu le canadien Justin Trudeau au téléphone lundi, quatre Européens mardi, le Britannique Johnson, le Français Macron, l’Allemande Merkel et l’Irlandais Martin. Il leur a dit à tous qu’il entend raviver les liens transatlantiques, à travers l’OTAN et l’Union européenne, et ça c’est un changement avec le président Trump.
Emmanuel Macron a sa carte à jouer
Chose intéressante à noter : il connaît très bien Angela Merkel, qui avait été l’interlocutrice privilégiée d’Obama en Europe. Mais elle va bientôt quitter le pouvoir, donc même si Biden et Macron ne se connaissent pas, le Français a une carte à jouer pour être l’interlocuteur de choix.
D’autant que le Britannique Boris Johnson marche sur des oeufs. D’une part, vu d’ici, c’est l’Européen qui a le plus joué la carte Trump, et surtout Johnson a besoin au plus vite d’un accord commercial avec les États-Unis car en sortant de l’Union Européenne, le Royaume-Uni, sort aussi de l’accord commercial entre Bruxelles et Washington. Donc c’est urgent pour Johnson, mais Biden va conditionner les choses au respect de l’équilibre en Irlande, qui est menacé par le Brexit.
C’est pour cela que l’appel était au Premier ministre irlandais est un signe important : Joe Biden, d’origine irlandaise, qui cite sans cesse des poètes irlandais, ne va pas simplifier le jeu de Johnson dans le bras de fer avec Dublin et surtout Bruxelles sur l’Irlande.
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