Présidentielle américaine : Kamala Harris peut-elle réussir là où Hillary Clinton a échoué ?

PODCAST - Le 5 novembre 2024, Donald Trump et Kamala Harris s'affronteront pour la Maison-Blanche. Un duel qui n'est pas sans rappeler celui de 2016 et la défaite d'Hillary Clinton. Pour Corine Lesnes, correspondante du "Monde" aux États-Unis, l'Amérique est aujourd'hui davantage prête à élire une femme présidente.

Kamala Harris est officiellement la candidate démocrate à la présidentielle du 5 novembre.

Crédit : KAMIL KRZACZYNSKI / AFP

L'INTÉGRALE - Kamala Harris peut-elle réussir là où Hillary Clinton a échoué ?

00:57:20

RÉCIT - Kamala Harris, aux portes de la Maison Blanche ?

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L'INVITÉE - Présidentielle américaine : Kamala Harris "a totalement bousculé le jeu", dit une journaliste

00:28:16

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Les Américains sont-ils prêts à envoyer une femme à la Maison-Blanche ? Tout le monde a encore à l’esprit les sondages donnant Hillary Clinton grande gagnante de l’élection de 2016, qui aura finalement vu Donald Trump devenir président. La société américaine a-t-elle évolué ? Kamala Harris a-t-elle plus de chances de briser le plafond de verre qu'Hillary Clinton il y a huit ans ?

En s'imposant comme le recours évident, après le "choc énorme de l'abandon de Joe Biden" fin juillet, la vice-présidente démocrate "a totalement bousculé le jeu", estime Corine Lesnes, correspondante du Monde aux États-Unis. "À ce moment-là, on a l'impression qu'on a changé de cerveau", dit-elle, "qu'on n'a plus du tout eu les mêmes réflexes. Et ça, ça a bousculé complètement les réflexes ou les questions traditionnelles".

En somme, pour une partie des Américains, la question d'une femme présidente des États-Unis ne se pose plus. "Je ne pensais pas justement que le parti (démocrate) était prêt", ajoute-t-elle. "Et en fait, on a vu que le parti était prêt. Ça a entraîné la société. Après, on va voir le résultat, mais pour les jeunes, les minorités, on a l'impression que cette question-là, elle est beaucoup moins posée".

Kamala Harris "est confortable dans ce qu'elle est"

Dans un livre publié en 2024 (Something Lost, Something Gained), Hillary Clinton elle-même "prend acte d'une espèce de progression dans la société où se pose nettement moins cette question d'une femme candidate, nettement moins cette question : 'est-ce que la société est prête?'", explique Corine Lesnes.

Autre évolution notoire, Kamala Harris, non plus, ne fait pas d'être une femme un argument de campagne. "Elle se prévaut très peu de cette idée qu'elle serait la première femme", poursuit la journaliste. "Elle en parle relativement peu. Elle fait peu jouer cette dimension de première femme à arriver au stade où elle est". Kamala Harris "est confortable dans ce qu'elle est, dans son identité. (...) Si ça pose problème aux gens, c'est leur problème, et pas le sien".