Kamala Harris face à Donald Trump. Voilà l'affiche du 5 novembre prochain, pour l'élection présidentielle états-unienne. Si cela n'était un secret pour personne, c'est désormais officiel : la vice-présidente a solennellement accepté l'investiture démocrate, ce mercredi 22 août 2024, à Chicago, après quatre jour d'une convention euphorique, qui a attiré plus de 20 millions de téléspectateurs chaque soir.
"Au nom du peuple, au nom de chaque Américain, quel que soit son parti, sa race, son sexe ou la langue parlée par sa grand-mère ; [...] au nom d'Américains comme ceux avec qui j'ai grandi, des gens qui travaillent dur, poursuivent leurs rêves et veillent les uns sur les autres ; au nom de tous ceux dont l'histoire ne peut s'écrire que dans la plus grande nation du monde. J'accepte votre nomination à la présidence des États-Unis d'Amérique", a-t-elle déclaré sous les applaudissements de la foule.
"Cette élection n'est pas seulement l'une des plus importantes de nos vies. Cette élection est l'une des plus importantes de l'histoire de notre nation", a-t-elle lancé.
Kamala Harris a promis "d'être la présidente de tous les Américains". L'élection de novembre sera l'occasion de "tracer un nouveau chemin", a assuré la candidate démocrate. "Nous sommes dans une bataille pour l'avenir de l'Amérique", assure-t-elle.
En s'adressant aux républicains, aux "personnes aux différentes points de vue politique", elle promet d'"unir" les Américains autour de leurs "plus grandes ambitions". "Vous pouvez toujours me faire confiance pour placer le pays au-dessus du parti et de l'individu", assure-t-elle.
« Je tiendrai pour sacrés les principes fondamentaux de l'Amérique, qu'il s'agisse de l'État de droit, d'élections libres et équitables ou de la transmission pacifique du pouvoir. Je serai un président qui nous unit autour de nos plus hautes aspirations. Un président qui dirige et écoute, qui est réaliste, pratique et plein de bon sens. Et qui se battra toujours pour le peuple américain. C'est le travail de ma vie".
Kamala Harris s'est également attaqué à Donald Trump, son rival, estimant qu'il n'était "pas un homme sérieux". "Les conséquences d'un retour de Donald Trump à la Maison-Blanche seraient extrêmement sérieuses. Pensez au pouvoir qu'il aura, surtout après que la Cour suprême des États-Unis a statué qu'il serait à l'abri de toute poursuite pénale", a-t-elle jugé.
Kamala Harris ne souhaite pas revenir "en arrière". Au contraire, insiste-t-elle : "Nous allons de l'avant." "Nous n'allons pas laisser Donald Trump supprimer le département charge de l'éducation et qui s'occupe de nos écoles", a-t-elle déclaré, en faisant référence au programme de son adversaire.
"Considérez ce qu'il a l'intention de faire si nous lui redonnons le pouvoir. Considérez son intention explicite de libérer les extrémistes violents qui ont agressé les forces de l'ordre au Capitole. Son intention explicite d'emprisonner les journalistes, les opposants politiques et tous ceux qu'il considère comme des ennemis. Son intention explicite de déployer nos militaires en service actif contre nos propres citoyens", a-t-elle ensuite déclaré.
"Donald Trump ne se bat pas pour la classe moyenne, il se bat pour lui et ses amis milliardaires", a-t-elle également tancé, dénonçant les baisses d'impôts envisagées par le républicain pour les plus riches. Celle qui défend un programme économique axé sur La Défense du pouvoir d'achat promet de créer une économie "qui permette à chacun de réussir".
La candidate démocrate a taclé une dernière fois son rival républicain, dénonçant l'annulation de l'arrêt Roe v. Wade, décidée par la Cour suprême, relatif au droit à l'avortement. "Dans son programme, [Donald Trump] et ses alliés veulent limiter l'accès la contraception. Il veut revenir sur le droit à l'avortement au niveau national", insiste Kamala Harris. "Nous faisons confiance aux femmes", a-t-elle lancé, sur un des enjeux clés de cette campagne.
Ne voulant écarter aucun sujet, Kamala Harris a ensuite estimé qu'il était "temps de conclure un accord pour un cessez-le-feu" à Gaza. "Le président Biden et moi travaillons pour mettre fin à cette guerre", a-t-elle déclaré, précisant qu'elle "défendra toujours le droit d'Israël à se défendre".
Mais la vice-présidente a été claire et a promit "l'auto-détermination" pour les Palestiniens. "Ce qui se passe à Gaza [...] est dévastateur. Tant de vies innocentes ont été perdues. Des gens désespérés et affamés qui fuient sans cesse pour se mettre à l'abri. L'ampleur de la souffrance est déchirante", a assuré Kamala Harris.
Sur le dossier ukrainien, elle a assuré avoir "contribué à mobiliser une réponse mondiale de plus de 50 pays pour se défendre contre l'agression de Poutine". "Cinq jours avant que la Russie n’attaque l’Ukraine, j’ai rencontré le président Zelensky pour l’avertir du projet de la Russie d’envahir", a-t-elle plaidé.
Après le discours le plus important de sa vie, Kamala Harris reçoit donc officiellement le relais de la part du président Joe Biden. Elle devient ainsi la première femme noire et la première personne d'origine asiatique à prendre la tête d'un grand parti politique.
"Nous avons hâte de la voir accepter cette nomination historique. Kamala [Harris] et Tim [Walz] inspireront une génération et nous mèneront vers l’avenir.", a assuré, de son côté, le président Joe Biden en postant une photo de lui et de sa femme, en vacances en Californie, en train de regarder la cérémonie à la télévision. "Elle sera une présidente exceptionnelle parce qu'elle se bat pour notre avenir", avait-il écrit, plus tôt dans la soirée.
Les sondages donnent à Kamala Harris une légère avance sur Donald Trump dans les intentions de vote au niveau national. Ce n'est en rien une garantie de victoire, à 74 jours d'un scrutin qui se jouera certainement, comme en 2016 et 2020, dans une poignée d'Etats clés. "Quelle que soit l'incroyable énergie que nous avons réussi à générer ces dernières semaines, ce sera une élection serrée dans un pays fortement divisé", a averti mardi l'ancien président Barack Obama.
Mais tant de choses peuvent se passer d'ici là. En quatre semaines ahurissantes, l'Amérique a bien vu son actuel président, Joe Biden, abandonner sa candidature, et son ancien président, Donald Trump, être victime d'une tentative d'assassinat.
Et, vendredi 23 août, les lignes pourraient encore bouger. Selon les médias américains, le candidat indépendant Robert F. Kennedy Jr devrait jeter l'éponge et apporter son soutien au milliardaire républicain.
Dans cette bataille, Kamala Harris veut contester au Parti républicain la défense d'une valeur centrale de sa rhétorique, la liberté. "Quand les républicains parlent de liberté, ils parlent de la liberté pour le gouvernement d'envahir le cabinet de votre médecin", a attaqué mercredi son colistier, Tim Walz, en référence au droit à l'avortement, supprimé ou sévèrement restreint par de nombreux États conservateurs. "Mais quand nous, démocrates, parlons de liberté, nous parlons de la liberté d'avoir une vie meilleure", a déclaré le gouverneur du Minnesota.
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