C’est le Jour J aux États-Unis. Alors que ce lundi, nous vous disions pourquoi Donald Trump avait encore quelques raisons d’espérer l’emporter, ce mardi matin, prenons l’hypothèse inverse, la plus probable selon les sondages : Joe Biden pourrait bien devenir le 46e président des États-Unis. Il était ce lundi soir à Pittsburgh, en Pennsylvanie, État-clef, pour son ultime réunion publique.
À Pittsburgh, où il avait lancé sa campagne, en avril 2019, dans un petit local syndical et dès ce premier jour, beaucoup de gens dans la salle croyaient en lui, d’abord et avant tout parce qu’ils pensaient qu’il était le mieux placé pour battre Trump, et que c’était ça leur priorité. Dès son premier discours, Joe Biden parlait surtout de valeurs : "Nous devons choisir l’espoir plutôt que la peur. L’unité plutôt que la division".
Il disait que cette élection était une "bataille pour l’âme de la Nation". Dès le départ, il a défini cette élection non pas comme un combat de projets mais comme un combat de valeurs. Dès le départ, il a fait comprendre aux Américains que c’était un référendum sur Donald Trump, et la menace qu’il fait peser, selon Biden, sur l’Amérique.
Bien entendu, il y a toute une dimension de communication là dedans. Mais pas seulement. C’est Biden lui même, contre l’avis de ses communicants, qui a choisi de raconter dans son annonce de candidature, que le moment où il a décidé de se présenter, est quand il a entendu à l’été 2017 le président Trump défendre des activistes d’extrême droite qui avaient défilé avec des flambeaux à Charlottesville. Il y avait des violences et un décès.
Biden disait donc dans sa première intervention de la campagne que Trump allait "altérer fondamentalement, et pour toujours, le caractère de cette Nation, qui nous sommes. Je ne peux pas rester de côté et regarder ça se produire". Biden a donc déroulé cette stratégie, parlant beaucoup moins de son programme que des valeurs de son enfance, transmises par sa famille catholique irlandaise, la compassion, la décence. Les leçons de vie tirées par la mort de son épouse, de sa fille, puis quarante ans plus tard de son fils.
C’est là dessus qu’il a fait campagne, jusqu’au bout, sur le même message, contre Trump. Vous savez qui il est, vous savez qui je suis. Même quand beaucoup de gens s’attendaient à ce qu’il abandonne pendant la primaire démocrate, il n’a pas dévié de cette ligne. Et nous voici, le jour de l’élection, après plus de 18 mois d’une campagne tumultueuse, un procès en destitution du Président, une pandémie, une crise économique et sociale.
Et pourtant, l’écart dans les sondages entre lui et Trump est à peu près le même aujourd’hui qu’il l'était le premier jour de la campagne. Si Biden est élu, cette intuition, cette constance, cette discrétion, cette campagne tranquille, rassurante, resteront dans l’histoire de ce pays. Attention, si, si, si, il est élu. S’il perd, tout le monde dira qu’il fait une erreur stratégique fatale, dès le départ, en plaçant son adversaire au centre du jeu.
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