Si Davos parvient à attirer les chefs d'État et de gouvernement des principales puissances de la planète, c'est parce que c'est l'endroit où se pressent, chaque année lors du dernier week-end de janvier, les patrons des plus grandes entreprises mondiales.
Il y a, dans le grand amphithéâtre du centre des congrès de cette petite ville des alpes suisses, plusieurs centaines de milliards de chiffre d'affaires qui écoutent. D'où l'intérêt pour un chef d'État : à l'heure de la guerre économique, l'auditoire choisi est une cible intéressante pour un politique à la recherche d'investissements étrangers.
Tout le monde ne peut pas venir à Davos. Il n'y a que ceux qui payent, à part les speakers et les journalistes. Ils payent plusieurs dizaines de milliers d'euros au moins, plus les frais d'hôtellerie (substantiels). Y compris pour des hôtels qui sont plutôt des pensions de famille.
J'y suis allé pendant une quinzaine d'année. Je logeais toujours au Schatzalp Hotel, en haut d'un funiculaire très inquiétant qui grinçait, mais très bien fréquenté. Je me souviens y avoir discuté avec l'un des premiers personnages du gouvernement chinois.
C'est un ancien sanatorium reconverti en hôtel, une vieille construction posée sur une clairière de neige. Les chambres sont des cellules de moine. Une fois, j'ai été réveillé par l'arrivée tardive et bruyante d'un voisin qui avait manifestement fait la fête. C'était Boris Johnson, le jeune maire de Londres.
Davos, c'est un peu comme le salon de Madame Verdurin dans Proust
François Lenglet
Si les patrons paient aussi cher pour venir, c'est pour rencontrer tous ces personnages, pour pouvoir dire pendant les deux mois qui suivent "Tiens j'ai rencontré Donald Trump !" C'est un peu comme le salon de Madame Verdurin dans Proust. Un royaume des snobs, mais planétaires.
Plus sérieusement, les patrons viennent aussi pour écouter les conférences et les tables rondes sur les sujets émergents. À Davos, on récolte généralement quelques idées neuves. Car il y a aussi bon nombre d'universitaires et spécialistes du monde entier, qui s'expriment et présentent leurs travaux. Pas seulement sur des sujets économiques.
On parle aussi de géopolitique. L'une des sessions plus intéressantes que j'ai faites était avec Yasser Arafat, alors président de l'OLP. Nous étions une quinzaine à discuter avec lui toute une partie de la nuit.
Il y avait avec moi une bonne sœur sud-africaine, un éminent banquier allemand, un congressman américain et l'écrivain brésilien Paolo Coelho. C'est aussi là que j'ai découvert les e-mails, réservés aux participants, bien avant que cela ne soit répandu.
On ne décide rien à Davos. C'est une organisation privée, existant depuis quarante-cinq ans, supervisée par une richissime fondation créée par l'initiateur du Forum, Klaus Schwab.
L'organisation matérielle est assurée par une société française, Publicis. Cela n'a pas d'autres finalité que d'échanger sur les problèmes du monde, et de participer aux 400 sessions organisées.
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