Pékin et Washington sur la même ligne. En ces temps de tension géopolitique, il s'agit d'un consensus rarissime. La Chine a annoncé mercredi qu'elle allait puiser, tout comme les États-Unis, dans ses réserves de pétrole afin de faire baisser les cours. Joe Biden avait annoncé la veille mettre en circulation 50 millions de barils prélevés sur les réserves stratégiques de Washington, la plus importante quantité jamais puisée. Une "initiative majeure", selon le président américain.
Dans le même temps, les États-Unis ont fait savoir que la Chine se joignait à cette initiative, de même que l'Inde, le Japon, la Corée du Sud ou encore le Royaume-Uni. Un porte-parole de la diplomatie chinoise a confirmé que Pékin se joignait à la manœuvre. "La Chine, au regard de ses besoins et de ses conditions actuelles, puisera dans ses réserves nationales de pétrole brut et prendra d'autres mesures nécessaires afin de maintenir la stabilité du marché", a déclaré Zhao Lijian.
D'après Bloomberg, le président Biden aurait discuté de cette initiative la semaine dernière lors de son sommet par visioconférence avec son homologue chinois Xi Jinping. Cependant, bien qu'inédite, cette initiative coordonnée de plusieurs pays reste symbolique. Aux yeux des marchés, son impact sur les prix devrait en effet être de courte durée.
Habituellement, les États-Unis ne touchent qu'avec parcimonie à leurs "réserves stratégique", enterrées en cas de catastrophes naturelles ou de crises internationales. Créées en 1975 pour
contrecarrer les chocs pétroliers, elle sont enfouies dans d'immenses cavernes de sel
allant jusqu'à 800 mètres de profondeur, le long de la côte du Golfe du Mexique.
Ces réserves hautement surveillées, qui peuvent emmagasiner jusqu'à 714 millions de barils d'or noir, représentent la plus grande manne
d'urgence de brut au monde. Elles sont conservées dans une soixantaine de réservoirs
forés dans une strate de sel répartis sur quatre sites, en Louisiane et au
Texas. Actuellement, le niveau des stocks se situe à 609 millions de barils, selon
le département américain de l'Énergie.
"La consommation de brut des Américains s'élevant à 19,5 millions de
barils par jour, la mise sur le marché de 50 millions de barils correspond à
trois jours de demande des raffineries du pays", a indiqué Andy Lipow de
Lipow Oil Associates. "L'impact sur les prix ne devrait pas persister", doutaient aussi
les analystes de TD Commodities.
Ce n'est pas la première fois qu'un président américain a recours aux "réserves stratégiques". En 1991, George H. W Bush avait ordonné le tirage de quelque 17 millions de barils pendant la première guerre du Golfe. En 2005, c'est George W. Bush fils qui avait fait prélever dans ces réserves 11 millions de barils après le passage de l'ouragan Katrina qui avait dévasté la Louisiane et ses structures pétrolières.
En 2011, Barack Obama avait libéré pour 30 millions de barils afin de suppléer aux interruptions de livraison de Libye. A l'inverse, en 2001, juste après les attentats du 11-Septembre, le président Bush avait ordonné par précaution un remplissage des cuves à ras bord.
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