Les États-Unis essayent d’aider les Bahamas dévastés par Dorian. Le bilan provisoire est de 45 morts. Des équipes de recherche, avec des renforts américains, dont des pompiers de Floride, fouillent les débris, mais les autorités des Bahamas estiment que leur priorité n’est pas de compter les corps.
L’ouragan
a frappé particulièrement Marsh Harbour, sur l’île d’Abaco. Des quartiers
entiers ont été dévastés, des bidonvilles bâtis en contreplaqué et en tôle
n’ont pas résisté. Beaucoup de pauvres immigrants haïtiens y vivaient, certains
d’entre eux sans papiers, il n’y a donc pas de décompte précis des habitants
maison par maison. Selon certains survivants, il y aurait des cadavres sous ces montagnes de débris, et il
plane une odeur putride… Une odeur de mort. Ce sont les corps en décomposition
avec la chaleur. Une décomposition encore plus rapide quand les corps ont été
dans l’eau. Il faudra des semaines avant d’avoir une estimation du nombre de
morts, et ce ne sera qu’une estimation, car il est probable que tous les corps
ne soient pas retrouvés.
La priorité est pour le moment aux survivants. 70.000 habitants ont tout perdu, ils n’ont ni eau, ni nourriture, ni toit. Des navires de croisières se sont détournés, un célèbre chef américain a distribué près de 100.000 repas. Des bateaux livrent sur les ports des palettes entières de nourriture que les autorités des Bahamas n’ont pas les moyens de prendre en charge, des denrées périssables qui risquent de rester pourrir. Ceux qui ont tout perdu essayent de rejoindre d’autres îles, ou la Floride.
Un exode forcé, dans la confusion générale. Dimanche soir des dizaines de personnes qui avaient pu monter dans un ferry, ont dû quitter le bateau avant le départ, avec leurs enfants en pleurs. On leur a annoncé qu’ils devaient rester là, car ils n’avaient pas de visa pour rejoindre les États Unis, alors qu’ils avaient un passeport et la preuve que leur casier judiciaire est vide, ce qui habituellement suffit. Les services américains ont ensuite dit qu'il s'agissait d'une erreur, qu’ils auraient pu prendre le bateau, et d’ailleurs 1.500 autres bahaméens ont pu débarquer en Floride.
Le président Trump a cependant déclaré qu’il fallait faire "très
attention". Il ne veut pas autoriser l’entrée à ceux qu’il appelle des "gens très mauvais". À l’entendre des membres de gangs et des
trafiquants profiteraient de la situation pour essayer d’entrer aux États-Unis.