L'armée polonaise a dénoncé, mercredi 10 septembre, un "acte d'agression" après la détection d'objets indéterminés dans le ciel polonais. Cette incursion s'est déroulée au cours d'une attaque russe contre l'ouest de l'Ukraine. Dans un message publié sur X, le commandement opérationnel de l'armée polonaise a évoqué "une menace réelle pour la sécurité de nos citoyens". Selon un bilan provisoire officiel, sept drones ont été retrouvés et une maison et une voiture ont été endommagées après cette incursion.
La Russie a tiré dans la nuit une nouvelle salve massive de plus de 450 drones et missiles contre l'Ukraine. En parallèle, le commandement opérationnel polonais a annoncé le déploiement d'appareils polonais et alliés après des "violations à plusieurs reprises" de l'espace aérien polonais. "Les avions ont utilisé leurs armes contre les objets hostiles", a indiqué le ministre de la Défense polonais Wladyslaw Kosiniak-Kamysz.
Au moins 19 violations de l'espace aérien polonais ont été enregistrées et au moins trois drones russes ont été abattus dans la nuit, a indiqué Donald Tusk, Premier ministre de la Pologne. Membre de l'Otan et de l'UE, la Pologne n'a pas réagi seule, puisque les Pays-Bas ont confirmé avoir participé à l'opération aérienne en Pologne avec des avions F-35. La défense anti-aérienne de l'Otan a aidé à contrer "plusieurs" drones dans la nuit de mardi à mercredi, a affirmé la porte-parole de l'Alliance atlantique Allison Hart sur X.
Il y a des précédents. "Les intrusions de drones ennemis ont été multiples depuis 2022 en Pologne, en Roumanie, en Lituanie et même jusqu'en Croatie", rappelle auprès de l'AFP Romain Le Quiniou, le directeur d'Euro Créativ, un cercle de réflexion spécialisé sur l'Europe orientale. En novembre 2022, un missile de la défense antiaérienne ukrainienne était tombé sur le village polonais de Przewodow, près de la frontière, causant la mort de deux civils. En 2023, un missile russe avait traversé l'espace aérien polonais en survolant sa frontière avec l'Ukraine.
Pas de doute pour Donald Tusk : il s'agit d'un acte "intentionnel" et "non accidentel". Le Premier ministre polonais a dénoncé "une provocation à grande échelle", "la violation la plus grave de l'espace aérien européen par la Russie depuis le début de la guerre" et dit être en contact "permanent" avec le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte.
Plusieurs alliés ont réagi. Dans un message publié sur X, Emmanuel Macron a parlé d'une incursion "inacceptable" et a appelé la Russie "à mettre fin à cette fuite en avant". Le Premier ministre britannique Keir Starmer s'est dit de son côté "profondément inquiet" après la "violation flagrante et sans précédent de l'espace aérien de la Pologne et de l'Otan par des drones russes".
La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas a fustigé "la violation la plus grave de l'espace aérien européen par la Russie depuis le début de la guerre", soulignant que, d'après les premières indications, il "s'agissait d'un acte intentionnel, non accidentel". La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, a dénoncé une "violation dangereuse" et "sans précédent" de l'espace aérien polonais par la Russie.
La Pologne a demandé à l'Otan d'activer l'Article 4 du traité Atlantique qui prévoit des consultations entre alliés en cas de menace sur l'un de ses membres. L'article 4 prévoit une "consultation" au niveau des alliés de l'Otan et stipule que "les parties se consulteront chaque fois que, de l'avis de l'une d'elles, l'intégrité territoriale, l'indépendance politique ou la sécurité de l'une des parties sera menacée".
Si le président ukrainien Volodymyr Zelensky a qualifié cette intrusion de "ciblage délibéré" par la Russie, le Kremlin refuse à ce stade de commenter cette incursion de drones. Si ces survols étaient intentionnels, l'intérêt russe serait de mettre la pression, tester l'Otan, la qualité de ses défenses antiaériennes et, plus encore, interroger les gouvernements et les sociétés occidentaux sur la solidité des garanties de sécurité fournies par l'Alliance.
"En pénétrant dans l'espace aérien polonais avec des drones d'attaque, la Russie teste non seulement la Pologne mais aussi les États-Unis en tant que principale force de dissuasion de l'Otan", a estimé sur X Marko Mihkelson, un député estonien chef de la commission des Affaires étrangères.
Ces incursions "sans précédent" selon la Pologne surviennent à la veille de grandes manœuvres militaires conjointes russo-bélarusses, baptisées Zapad-2025 (Ouest-2025), programmées du 12 au 16 septembre. Le Bélarus, ancienne république soviétique frontalière de la Pologne, est un allié clé de la Russie.
La Pologne a décrété la fermeture de sa frontière avec le Bélarus à partir de jeudi 11 septembre et a annoncé un exercice militaire sur son sol qui doit au total rassembler 30.000 soldats, dont ceux de pays alliés. Les délais de mobilisation des forces territoriales ont été abaissés à six heures dans les régions de l'est frontalières de l'Ukraine et du Bélarus, contre 12 dans les autres régions du pays.
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