L'incertitude demeure au Niger. La Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) a fixé un ultimatum à la junte qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum, la menaçant d'une intervention militaire. Mais les militaires, qui ont jusqu'à dimanche 6 août au soir pour quitter le pouvoir, n'ont pas donné le moindre signe d'inflexion. Plus de 30.000 partisans des putschistes se sont rassemblés dimanche dans un stade de Niamey, avec de nombreux drapeaux du Niger et de la Russie. Des brigades de veille citoyenne circulent également dans les rues de la capitale pour "surveiller les menaces extérieures" et ainsi empêcher toute intervention militaire.
Dans le même temps, les États-majors de 11 pays d'Afrique de l'Ouest ont préparé un plan pour exfiltrer le président Mohamed Bazoum du palais présidentiel, où il est retenu, puis le remettre au pouvoir. "Nous allons travailler sur les ressources, la manière et le moment d'une éventuelle intervention militaire", a souligné vendredi un porte-parole de la Cedeao. La Côté d'Ivoire, le Sénégal et le Nigéria ont déjà affiché leur volonté d'entrer au Niger par la force.
Mais cette intervention militaire est incertaine pour le moment. L'ultimatum fixé par la Cedeao peut par exemple être prolongé pour donner toutes ses chances à la diplomatie et à la négociation. Le président du Nigéria, partisan d'une intervention, est lui sous la pression d'une partie des sénateurs de son pays, hostiles à un tel scénario. L'Algérie, qui ne fait pas partie de la Cedeao mais possède une influence dans la région, a appuyé pour une solution diplomatique. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a estimé à la télévision publique qu'une intervention serait "une menace directe" pour son pays. Il a aussi dit craindre que "tout le Sahel (ne) s'embrase" en cas d'intervention.
"Il faut empêcher le scénario catastrophique d'une guerre", a alerté de son côté un collectif de chercheurs, spécialistes du Sahel, dans une tribune publiée samedi soir dans le quotidien français Libération. "Une guerre de plus au Sahel n'aura qu'un vainqueur : les mouvements djihadistes qui depuis des années construisent leur expansion territoriale sur la faillite des États", écrivent-ils. Les troupes de la Cedeao, elles, sont prêtes et attendent désormais le feu vert des 11 pays d'Afrique de l'Ouest.
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