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Niger : "Le drapeau russe est devenu l'anti-drapeau français", explique un journaliste à Niamey

Stanislas Poyet, journaliste français à Niamey au Niger, raconte comment il a vécu les événements de ce week-end et pourquoi le sentiment anti-français grandit dans le pays.

Des manifestants à Niamey au Niger

Crédit : AFP

NIGER - "Le drapeau russe est devenu l'anti-drapeau français", explique Stanislas Poyet, journaliste à Niamey

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Simon Marseille - édité par William Vuillez

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Un calme précaire est revenu ce lundi 31 juillet au Niger après une journée de tensions la veille, où la France a été prise pour cible. Ce dimanche, l'ambassade de France à Niamey a été prise d'assaut par plusieurs milliers de partisans du putsch militaire. Paris promet de riposter immédiatement si ses intérêts ou ses ressortissants sont attaqués. Pour l'instant, il n'y a "pas de décision d'évacuation" des ressortissants français, annonce Catherine Colonna sur RTL.

Stanislas Poyet, journaliste sur place à Niamey, était au cœur de cette manifestation et a été confronté à un sentiment anti-français assez virulent. "J'avais réussi à grimper sur une moto pour m'échapper. Je me suis fait encercler et là, ils ont commencé à m'alpaguer assez violemment, à m'insulter, à agripper la moto du monsieur qui m'emmenait. Ce qu'ils disaient c'était simple : 'on ne veut pas de toi ici, dégage'", nous raconte-t-il. 

"Il a fallu que la Garde nationale qui était par chance juste à côté, m'exfiltre du cortège pour que je puisse m'en sortir. Ils m'ont ensuite exfiltré une seconde fois à l'arrière d'une ambulance. Pour ces militants qui sont contre l'ingérence française, les médias font partie de l'ingérence française. Et donc c'était bien en tant que journaliste que j'étais pris à partie", ajoute le journaliste. 

Ce dimanche, pendant la manifestation, des militants scandaient "à bas la France" ou encore "Russie, Russie, Russie !". "Le drapeau russe est devenu l'anti-drapeau français. La Russie est devenue aussi le symbole d'une relation différente avec les États partenaires. Beaucoup de Nigériens ont l'impression d'avoir été placés dans une situation d'inféodation vis-à-vis de la France et que tout devait passer par la France. Ils veulent aujourd'hui discuter d'égal à égal avec leurs partenaires et veulent multiplier leurs partenaires qui ne seront pas forcément occidentaux", explique Stanislas Poyet. 

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