Mort de Breonna Taylor : un policier américain condamné à 33 mois de prison pour le meurtre de l'Afro-américaine en 2020

Une condamnation, plus de cinq ans après les faits. Un ancien policier américain a été condamné, ce lundi 21 juillet 2025, à 33 mois de prison pour son implication dans la mort d'une jeune femme noire, Breonna Taylor. La jeune femme, devenue une icône du mouvement Black Lives Matter, avait été tuée d'au moins huit balles par la police, dans son appartement de Louisville (Kentucky), le 13 mars 2020.

La condamnation a eu lieu malgré les recommandations de clémence du ministère de la Justice de l'administration Trump. Ce dernier avait requis, une semaine auparavant, un jour de prison, déjà purgé, contre Brett Hankison, policier blanc reconnu coupable en novembre 2024 par un jury de Louisville (centre-est) d'avoir violé les droits civiques de la victime âgée de 26 ans.

Une réquisition qualifiée aussitôt par les avocats de cette dernière d'"insulte à la vie de Breonna Taylor et de trahison flagrante de la décision du jury". La juge Rebecca Grady Jennings a estimé cette réquisition peu convaincante, lors du prononcé de la peine lundi, rapportent les médias locaux. La magistrate a assorti la peine de prison de trois ans de liberté conditionnelle.

Une recommandation d'une juriste conservatrice

Fait inhabituel, cette recommandation d'une peine d'un jour de prison par le ministère de la Justice était signée de la ministre adjointe de la Justice, chargée des droits civiques, Hameet Dhillon, une juriste conservatrice nommée par Donald Trump à ce poste stratégique, et non du procureur en charge du dossier.

"Le gouvernement respecte le verdict du jury qui garantit presque certainement que l'accusé Hankison ne servira plus jamais dans la police et aussi probablement qu'il ne détiendra plus jamais légalement une arme à feu", assurait-elle. Mais une peine plus lourde serait "injuste", faisait-elle valoir, soulignant que "s'il a bien fait feu à l'aveugle à dix reprises vers l'appartement de Mme Taylor, il n'a blessé ni elle ni personne ce jour-là".

"Recommander seulement un jour de prison envoie le message sans ambiguïté que des policiers blancs peuvent violer les droits civiques des Américains noirs avec une impunité quasi totale", avaient rétorqué les avocats de la victime.

Breonna Taylor, un symbole de la lutte anti-raciale

Plusieurs mois après sa mort, qui avait choqué l'Amérique, Brett Hankinson avait plaidé non coupable de trois chefs d'inculpation pesant contre lui. L'assassinat de la jeune femme a longtemps raisonné en même temps que celui de George Floyd, asphyxié par un policier blanc à Minneapolis (Minnesota), le 25 mai 2020. Depuis son assassinat, le visage de Breonna est partout, sur les panneaux des manifestations anti-raciales, les t-shirts et sur les réseaux sociaux.

Depuis 2020, sa mort est rappelée avec le slogan #SayHerName ("dire son nom"), qui cherche à rendre visible les femmes noires victimes de violences policières aux États-Unis. Elle est devenue, après sa mort, le symbole d’un mouvement qui dépasse une simple affaire isolée, et qui est régulièrement évoquée dans la campagne électorale.

Le 13 mars 2020, les policiers avaient fait irruption en pleine nuit dans le cadre d'une enquête pour trafic de stupéfiants visant son ancien petit ami. Son nouveau compagnon, les avait pris pour des cambrioleurs et avait tiré un coup de feu avec une arme détenue légalement. Les policiers avaient riposté en tirant plus de trente coups de feu, touchant mortellement Breonna Taylor.

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