Une semaine après la mort du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, par Israël, de nombreux Libanais pensent qu’il faut affaiblir le Hezbollah, mais pas l’écraser. Comme me l’ont dit plusieurs responsables politiques mais aussi des diplomates ou de simples citoyens, un lion blessé est dangereux.
Certes, le Hezbollah est sérieusement affaibli, il a perdu son chef et de nombreux cadres militaires, son réseau de communication a été infiltré, mais ses combattants sont encore capables de porter des coups sévères à l’armée israélienne qui a pénétré au Liban. En 72 heures, neuf soldats israéliens sont morts, c’est beaucoup. Le Hezbollah est chez lui dans les vallons du sud Liban, il a les soldats israéliens en face et non plus inaccessibles à des kilomètres dans les airs. Le critiquer maintenant qu’Israël occupe ne serait-ce que quelques kilomètres carrés du Liban est devenu quasiment impossible.
Les Libanais ont toutefois beaucoup de reproches à faire au Hezbollah. D’abord d’avoir attaqué Israël en solidarité avec le Hamas à Gaza depuis un an, un combat qui n’est pas celui de nombreux Libanais. Au fil des années, le Hezbollah est devenu une organisation surpuissante, avec ses armes, des députés qui bloquaient la sortie d’une interminable crise politico-financière. Mêmes des chiites issus de sa propre communauté souffraient de sa mainmise, mais en silence.
Aujourd’hui, beaucoup ne sont pas mécontents de le voir un pied à terre. Mais, encore une fois, pas au point qu’il s’effondre. Lorsque j’ai vu, en début de semaine, un cadre du Hezbollah qui n’était pas caché dans les tunnels pour échapper à Israël, son avertissement était clair : “Vous allez regretter Hassan Nasrallah. Si jamais nous perdons pied, nous serons une milice sans chef, ce sera le chaos.”
Cela pourrait potentiellement relancer la guerre civile, voire des attentats contre des étrangers. La France a 700 militaires au sud-Liban à portée de fusils du Hezbollah. En 2008, menacée, la milice pro-iranienne avait retourné ses armes contre ses opposants qui voulaient la soumettre et tout le monde s’en souvient ici à Beyrouth.
Aujourd’hui, pour que l’armée libanaise puisse remplacer les miliciens au sud et que les habitants d’Israël de l’autre côté de la frontière puissent rentrer chez eux, il faut que le Hezbollah soit dégradé mais pas écrasé. C’est aussi un parti politique qui représente des centaines de milliers de Libanais et qui aura forcément son mot à dire dans l’après-guerre. On en est encore loin, mais, derrière le fracas des armes, c’est ce jeu-là qui se joue actuellement.
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