Il y a 20 ans, le monde avait les yeux rivés sur Manhattan : 2.977 personnes ont perdu la vie dans les attaques terroristes contre le World Trade Center et le Pentagone. La blessure reste vive aux États-Unis, mais aussi en Irak. Le pays a été occupé par l'armée américaine, qui a chassé Saddam Hussein en 2003. La jeunesse a grandi dans un pays déstabilisé : insécurité, pauvreté, théories du complot... 20 ans après les attentats qui ont tout déclenché, les jeunes irakiens se confient au micro de RTL.
Après l'Afghanistan, dans la foulée des attentats du 11 septembre, c'est aux armes de destruction massive de Saddam Hussein, inventée par l'administration Bush, que Washington décide de s'attaquer à partir de 2003. Pour Mohamed, 23 ans, tout cela était une manipulation : "C'est une machination américaine. Il fallait justifier l'intervention en Afghanistan pour lutter contre l'influence russe, puis ensuite venir ici en Irak pour renverser le régime de Saddam Hussein et le remplacer par un régime allié des États-Unis".
S'en sont suivi des années de chaos pour les jeunes Irakiens, comme en témoigne ce trentenaire : "On a perdu 20 ans. Moi, par exemple, j'ai passé dix ans de ma vie sous les bombes, les véhicules piégés, la guerre civile, les attaques d'Al-Qaïda et les menaces des milices. C'est à cause de qui ? Bien sûr les Américains et les pays voisins. Ce qui intéresse les Américains c'est que leurs intérêts et après ils s'en fichent", déplore le jeune homme.
Cette jeunesse irakienne très critique contre les États-Unis, n'est pas nostalgique pour autant de la dictature de Saddam Hussein, comme en témoigne Maryam, une infirmière âgée de 20 ans : "À l'époque de Saddam Hussein nous étions un pays coupé du monde. Mon père me le dit souvent, pas moyen de communiquer avec l'extérieur, aucune possibilité de partir à l'étranger. Je ne dis pas qu'aujourd'hui c'est idéal, il y a l'instabilité, l'insécurité, les violences, mais si tu me demandes de choisir alors je choisis aujourd'hui car nous avons quand même un peu de liberté", confie la jeune femme.