Les infos de 18h - Attaque de Moscou : comment la Russie rejette la responsabilité sur l'Ukraine

Une journée de deuil national en Russie et de nombreuses questions qui subsistent sur les auteurs et les conditions de cette attaque terroriste, sur les commanditaires, sur l'action tardive des services de sécurité... Et sur ce qui ressemble fort à une grande opération de manipulation de l'opinion même si les faits sont là : l'attaque, les tirs, le bilan d'au moins 137 morts - dont trois enfants - et plus de 150 blessés. Et cette revendication par le groupe État islamique au Khorasan, la branche afghane de Daesh.

Ce dimanche matin, Galia Ackerman émettait sur RTL plus que des doutes sur la version officielle, s'étonnant de la facilité avec laquelle les terroristes avaient agi. "Je crois même qu'il y a eu peut-être une complicité des services secrets russes. Cette salle avec un concert pour 6.200 personnes n'était absolument pas gardée", explique l'historienne et spécialiste de la Russie.

Sur les premières vidéos, "on voit que les terroristes parcourent 200 mètres sans être arrêtés. Les unités spéciales arrivent sur place pratiquement une heure après le début de la fusillade. Ce jour-là, les portiques de détecteurs de métaux, comme par hasard, ne fonctionnaient pas". Sans compter que "les autorités russes ont été prévenues par les Américains et par six autres pays de l'imminence d'attaques terroristes".

Théorie ou réalité ?

Alors qui croire, 48 heures après les faits ? À chaque attentat en Russie, il y a son lot de théories et de thèses conspirationnistes. À Moscou, aucun habitant n'a oublié la nuit du 13 septembre 1999. Dans la capitale, une charge de 300 kilos de TNT avait soufflé un immeuble de huit étages. 120 personnes avaient été tuées dans leur sommeil. Quelques jours plus tôt, près de 90 habitants avaient également trouvé la mort dans l'explosion d'une autre barre d'immeuble. 

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À l'époque, ces attentats avaient rapidement été attribués aux terroristes tchéchènes. Un prétexte au déclenchement d'une opération spéciale contre les séparatistes. Mais certains y ont vu la main du FSB, les services de sécurité russes, afin de favoriser déjà l'ascension et la popularité d'un certain Vladimir Poutine, alors Premier ministre. 

Ici, l'État islamique a été obligé de revendiquer à deux reprises cet attentat pour mettre fin à la propagande des médias d'État. Des terroristes ont été capturés vivant, une précaution rare en raison - sans doute - de la nécessité de mener des interrogatoires poussés. Vladimir Poutine, fraîchement réélu, a aussi attendu avant de s'exprimer. 

Reste désormais la vérité que s'efforce d'imposer le président russe en accusant indirectement son ennemi, l'Ukraine, d'être derrière cet attentat. Et surtout sur ce qu'il fera de cette opportunité en ayant par exemple lancé une nouvelle offensive sur le terrain contre Kiev ou en ayant annoncé une nouvelle vague de mobilisation militaire dans le pays.

À écouter également dans le journal

International - Dans la nuit de samedi à dimanche, une personne a été tuée et une autre grièvement blessée par balles à Bruxelles, au cours de deux incidents séparés, sur fond de hausse de la criminalité liée au trafic de drogue.

Football - Pour son premier match de l'année 2024, et à trois mois de l'Euro, l'équipe de France a été battue en amical (2-0) par l'Allemagne au Groupama Stadium de Lyon. L'avenir dira si la thèse de l'accident développée samedi soir se confirme ou si le mal est plus profond.

Sénégal - Ce dimanche 24 mars, les Sénégalais vont élire leur cinquième président lors d'un scrutin à l'issue totalement imprévisible après trois années d'agitation et de crise politique. Une période d'instabilité qui a fait fuir les touristes, notamment en Casamance.

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