Les États-Unis continuent de mener leur barque seuls contre tous. Après avoir quitté l'accord sur le nucléaire iranien, sur le Climat, l'UNESCO, Washington a fermé la porte du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU mardi 19 juin. Une annonce retentissante, et pourtant sans conséquences majeures, du moins à courts termes, selon les spécialistes de la question.
Pour Nicole Bacharan, politologue franco-américaine et historienne des États-Unis contactée par RTL.fr, c'est "bête historiquement pour les États-Unis, mais dans le projet de Donald Trump, c'est logique". Le président américain s'est en effet fait élire sur un slogan claire : "L'Amérique d'abord". "Ce départ confirme la trajectoire voulue par Donald Trump de mettre son pays au centre en donnant l'impression que le multinationalisme est mauvais", complète Alexandra Novosseloff, chercheuse invitée de l'Institut international pour la paix, à RTL.fr.
Alors, à l'heure où les États-Unis sont vivement critiqués sur leur politique migratoire - notamment la séparation des familles de migrants à la frontière mexicaine - "ils ne veulent pas être obligés à parler d'un sujet dont il ne veulent pas parler", explique encore Alexandra Novosseloff. "Quand vous discutez avec les autres pays, vos conditions ne prévalent pas toujours, il faut comprendre les positions différentes, et Trump ne veut pas s'embarrasser de ce genre de contraintes", ajoute-t-elle.
Les deux spécialistes sont unanimes à propos de l'anti-multinationalisme évident du chef d'État américain. "Donald Trump continue son travail de sape du multinationalisme, et le fait qu'il se retire affaiblit la gestion multinationale des affaires du monde", regrette Alexandra Novosseloff. Elle est appuyée par Nicole Bacharan : "Il y a un rejet du multinatoinalisme, de la plus petite remise en cause de la souveraineté nationale".
Et bien que le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU soit "décrié", comme l'affirme la politologue franco-américaine, notamment car plusieurs de ses membres sont des violateurs des droits de l'Homme, cela contribue à "déstabiliser" un peu plus le monde. "Ça affaiblit le combat pour le respect des droits de l'Homme", estime Alexandra Novosseloff.
Surtout, d'après Nicole Bacharan, Donald Trump "transmet ainsi un message aux dictateurs du monde entier : tout est permis". Selon elle, "il encourage une forme de sauvagerie en matière des droits de l'Homme". Et la politologue franco-américaine va plus loin : "Ils n'ont rien à dire et ne veut rien dire en matière des droits de l'Homme, ça ne les intéresse plus. Les droits de l'Homme, ce n'est plus l'affaire des Américains".
Car si le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, créé en 2006, n'a pas de pouvoir de sanction, "en amenant les pays à parler de ce dont ils ne veulent pas parler, ça augmente leur attention sur la situation des droits de l'Homme chez eux", selon Alexandra Novosseloff qui assure que sur "plusieurs décennies", on voit "une progression sur la question".
Pourtant, les États-Unis ont réagi deux fois en Syrie contre l'utilisation des armes chimiques. Mais là encore, pour Nicole Bacharan, c'était davantage une manière de se positionner, "de montrer qu'ils sont toujours là" plutôt qu'un souci humanitaire. Elle rappelle ainsi "le chant des louanges envers Kim Jong-Un", le dictateur nord-coréen.
Toutefois, contrairement à l'accord de Paris sur le climat ou l'accord sur le nucléaire iranien, ce retrait reste "un acte qui ne porte pas à conséquences outre-mesure, pour Alexandra Novosseloff, car tout cela est quand même assez calculé".
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