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Le pape Léon XIV au balcon de la basilique Saint-Pierre, jeudi 8 mai 2025
Crédit : Tiziana FABI / AFP
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La crise des abus sexuels commis par des membres du clergé catholique est l’une des plus urgentes auxquelles doit faire face l’Église d’aujourd’hui. Pourtant, des ONG spécialisées dans la défense des victimes d’agressions sexuelles jugent mitigé le bilan du nouveau pape Léon XIV sur ce dossier jusqu'alors.
Deux groupes de défense des droits des victimes, SNAP et Bishop Accountability, ont publié des communiqués dans la foulée de son élection, jeudi 8 mai, remettant en question l’engagement et la transparence de l’évêque de Rome de 69 ans vis à vis de ce dossier brûlant.
Selon leurs rapports, le souverain pontife n’aurait "publié aucun nom" de coupables lorsqu’il était chef de l’ordre des Augustins, puis en tant qu’évêque du diocèse péruvien de Chiclayo entre 2015 et 2023.
"Il en a été de même pendant les deux années où il a dirigé le puissant dicastère des évêques, un département clé du Vatican qui conseillait le pape François sur les nominations d’évêques", a ajouté Anne Barrett Doyle, membre de Bishop Accountability.
Toujours selon l’ONG, Robert Francis Prevost "a supervisé les dossiers instruits contre des évêques accusés d’agressions sexuelles et de dissimulation. Il a maintenu le secret sur ces procédures, ne dévoilant aucun nom ni informations".
"Sous sa direction, aucun évêque complice n’a été déchu de son titre. Le plus troublant est l’allégation de victimes dans son ancien diocèse au Pérou selon laquelle il n’a jamais ouvert d’instruction canonique sur des agressions sexuelles présumées commises par deux prêtres", a encore abondé Anne Barrett Doyle.
Pour sa part, le groupe SNAP de défense des victimes a indiqué qu’à l’époque où Robert Francis Prevost était évêque de Chiclayo, trois victimes ont fait part de leurs accusations au diocèse, en vain. "Les victimes ont depuis affirmé que Mgr Prevost n’avait pas ouvert d’enquête, qu’il avait envoyé des informations inadéquates à Rome et que le diocèse avait permis au prêtre de continuer à dire la messe", selon SNAP.
En tant que responsable provincial des Augustins dans la région de Chicago, le futur pape a permis en 2000 à un prêtre accusé d'agressions sur mineurs de résider dans un couvent augustinien proche d’une école de la ville, selon le groupe SNAP.
Toutefois, le groupe Bishop Accountability a mis en avant certaines démarches positives de Léon XIV, notamment son rôle dans la dénonciation du scandale d'abus et de corruption lié à Sodalitium Christianae Vitae (SCV), une congrégation laïque ultra conservatrice au Pérou, dissoute par le pape François cette année.
Pedro Salinas, un journaliste ayant enquêté sur le SCV, a récemment inclus Robert Francis Prevost parmi les cinq évêques ayant joué un "rôle crucial (…) au nom des victimes". Pour Anne Barrett Doyle, cette affaire "nous donne des raisons d’espérer". Et d’ajouter : "Nous prions pour voir davantage d’actions décisives de la part de Prevost une fois qu’il sera pape."
De son côté, Carlos Garcia Camader, président de la Conférence des évêques du Pérou, a également pris la défense du bilan du nouveau pape. Selon lui, en tant qu’évêque, Léon XIV a "ouvert la voie au Pérou en écoutant les victimes et en établissant une commission de vérité".
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