Ce sont des échanges qualifiés de "peu habituels" et "d'une intensité inédite". Dimanche 24 octobre, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a appelé ses homologues américain, français, britannique et turc pour faire part de "ses préoccupations liées à d'éventuelles provocations de la part de l'Ukraine avec recours à une 'bombe sale'".
Lors de la conversation avec le ministre français Sébastien Lecornu, le ministre russe a dénoncé la situation en Ukraine "qui a une tendance à une escalade incontrôlable", selon un communiqué russe. Le ministère français des Armées a, pour sa part, confirmé qu'avait été évoquée la crainte russe d'une "frappe de 'bombe sale' par les Ukrainiens sur leur territoire, pour en faire porter la responsabilité à la Russie". Sébastien Lecornu a rappelé que "la France (refusait) toute forme d'escalade, singulièrement nucléaire", soulignant aussi sa détermination "à contribuer à une résolution pacifique du conflit, aux côtés de ses alliés".
De son côté, le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a "réfuté" durant l'entretien avec Sergueï Choïgou les affirmations de Moscou selon lesquelles les pays occidentaux facilitaient une escalade de la guerre en Ukraine, selon ses services. "Le ministre de la Défense a réfuté ces affirmations et a averti que de telles allégations ne devraient pas servir de prétexte à une plus grande escalade", a ainsi déclaré le ministère britannique de la Défense dans un communiqué, soulignant que cet appel avait eu lieu "à la demande" de Moscou.
Sergueï Choïgou s'est également entretenu dimanche avec le chef du Pentagone, Lloyd Austin, selon le ministère russe - leur seconde conversation depuis vendredi, et la troisième depuis le début du conflit. Le communiqué russe rendant compte de ce dernier entretien ne mentionne pas les allégations d'utilisation d'une "bombe sale" par les Ukrainiens.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté les accusations de Moscou. "Si la Russie appelle et dit que l’Ukraine serait en train de préparer quelque chose, cela signifie une seule chose : la Russie a déjà préparé tout cela. Je crois que désormais le monde doit réagir aussi durement que possible", a-t-il déclaré sur les réseaux sociaux.
Washington a également assuré que les allégations russes étaient "clairement fausses". La porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, Adrienne Watson, a prévenu que "le monde ne serait pas dupe en cas de tentative d’utiliser cette allégation comme prétexte à une escalade".
Ces discussions interviennent alors que la Russie fait face à une vaste contre-offensive ukrainienne et dénonce une "augmentation considérable" des tirs ukrainiens sur plusieurs régions russes frontalières.
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