Blue Origin, l'entreprise spatiale américaine du richissime fondateur d'Amazon Jeff Bezos, a mené ce jeudi 16 janvier son premier vol orbital depuis sa création en 2000, et ce grâce à la nouvelle fusée New Glenn. Un pas en avant pour le lanceur qui veut concurrence SpaceX, fondé par Elon Musk.
Tout comme New Shepard, la première fusée développée par Blue Origin, New Glenn rend hommage à un célèbre astronaute : John Glenn, le premier Américain à avoir réalisé un vol en orbite autour de la Terre, en 1962. Haute de 98 mètres, soit la taille d'un immeuble d'environ 30 étages, New Glenn est plus grande et plus puissante que sa petite sœur utilisée pour le tourisme spatial.
Il s'agit d'un "lanceur lourd" c'est-à-dire une fusée capable de placer en orbite basse des charges lourdes. New Glenn doit ainsi pouvoir emporter jusqu'à 45 tonnes en orbite basse. C'est plus du double que pour la Falcon 9 de son grand rival SpaceX. Mais c'est moins que la Falcon Heavy (63,8 tonnes), également sur le marché.
New Glenn pourrait donc s'avérer être une fusée couteau suisse, capable de transporter des astronautes, des satellites commerciaux ou militaires pour le compte de sociétés privées ou de Jeff Bezos lui-même, qui développe comme Elon Musk une constellation de satellites, mais aussi pour le gouvernement américain.
Avec la retraite de la Station spatiale internationale à l'horizon 2030, la course à la construction dans l'espace est lancée, et New Glenn pourrait y contribuer.
New Glenn est par ailleurs pensée pour être en partie réutilisable. Son premier étage, le propulseur, doit en théorie pouvoir être utilisé au moins 25 fois. Pour le réemployer, Blue Origin doit toutefois parvenir à le faire atterrir. Après avoir réussi à faire poser sa première fusée, New Shepard - entièrement réutilisable - sur terre, elle ambitionne de le tenter cette fois sur une barge dans l'Atlantique.
Une manoeuvre qui rappelle celles menées depuis des années par SpaceX avec sa fusée Falcon 9. Dans les deux cas, "c'est un processus extrêmement compliqué", insiste Elliott Bryner, professeur à l'université aéronautique Embry-Riddle. "Le niveau technologique requis pour y parvenir est incroyable."
Sur l'aspect purement mécanique, New Glenn est composée d'un premier étage fonctionnant au méthane liquide et d'un second étage à l'hydrogène liquide, un carburant très puissant mais compliqué à employer. Sur ce point, elle se démarque de la fusée Falcon 9 de SpaceX, qui emploie du kérosène, plus simple d'utilisation mais moins performant.
Si les capacités de ces fusées sont comparables sur de nombreux points, en termes techniques, cela revient à comparer "une Ferrari et une Volkswagen", explique William Anderson, professeur d'astronautique à l'université de Purdue, New Glenn étant la voiture de course et Falcon 9 un "monospace fiable".
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