Kim Jong-Un en Russie : de quoi va parler le leader nord-coréen avec Vladimir Poutine ?

Après plusieurs jours de suspense, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un est bel et bien sur le sol russe. Mardi 12 septembre, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a annoncé l'arrivée, en Russie, du leader nord coréen, parti dimanche de Pyongyang à bord d'un train blindé. Il doit, désormais, rencontrer Vladimir Poutine dans l'Extrême-Orient russe. La date du rendez-vous n'étant pas encore connue.

Faisant fi des "mises en gardes" américaines, les deux dirigeants pourraient évoquer la question d'une livraison d'armes nord-coréen à la Russie. Selon le porte-parole de la présidence russe, Vladimir Poutine et Kim Jong-Un discuteront de sujets "sensibles".

Depuis des semaines, Washington craint que Moscou ne s'approvisionne en armes pour ses opérations militaires en Ukraine auprès de la Corée du Nord, elle-même sous sanctions à cause de ses programmes nucléaire et de missiles. Pyongyang ayant récemment affirmé vouloir se doter d'un nouveau sous-marin nucléaire. 

Des obus pour Moscou, des technologies pour Pyongyang

Selon le quotidien américain The New York Times, Moscou cherche à obtenir de Pyongyang des obus d'artillerie et des missiles antichars. De son côté, le Nord-coréen serait en quête de technologies de pointe pour équiper ses satellites et ses sous-marins à propulsion nucléaire. Il pourrait aussi évoquer la question d'une aide alimentaire.

Ce n'est pas la première fois que Moscou reçoit des armements nord-coréens. Fin août, Washington a déclaré que Pyongyang avait fourni des roquettes d'infanterie et des missiles à la Russie en 2022, destinés à être utilisés par le groupe Wagner. Selon le département américain du Trésor, la Russie continue à épuiser ses munitions et à perdre ses équipements lourds en Ukraine, l'obligeant ainsi à se tourner vers son groupe restreint d'alliés pour obtenir de l'aide et signer des accords.

Fin août dernier, l'ambassadrice américaine à l'ONU Linda Thomas-Greenfield avait fustigé cette perspective. "Un tel accord sur des armements serait une violation grave des résolutions du Conseil de sécurité" sur la Corée du Nord, a-t-elle insisté, appelant Pyongyang à "cesser" ses négociations avec Moscou. Un appel loin d'avoir été entendu.

Kim Jong-Un n'avait plus quitté la Corée du Nord depuis l'irruption de la pandémie de Covid-19 en 2020. Kim Jong-Il, père et prédécesseur de l'actuel numéro un nord-coréen, avait peur de prendre l'avion. Son fils privilégie également le rail pour ses rares voyages à l'étranger. Selon plusieurs experts, il manquerait de confiance envers les avions nord-coréens et entretiendrait "des inquiétudes quant au potentiel d'attaques aériennes de Washington".