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Justice (photo d'illustration)
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L'Italie a perdu l'une de ses figures criminelles les plus fascinantes et terrifiantes : Graziano Mesina. Âgé de 83 ans, il était connu pour ses 22 tentatives d'évasion, dont 10 réussies, selon le quotidien italien La Repubblica.
Pour le journal Il Messaggero, Mesina est une légende du crime, un symbole du banditisme d'après-guerre. Respecté par les bergers sardes, il avait endossé le gilet comme son père.
Surnommé "Grazianeddu", le petit Graziano, il est né dans une famille de 11 enfants à Orgosolo. Son père a tenté de l'envoyer à l'école, mais il a été renvoyé après avoir jeté des pierres à son maître. Il est donc retourné travailler à la campagne, mais a été arrêté et condamné pour la première fois à 14 ans seulement, en 1956, avec un fusil volé. Il s'évadera du commissariat avant même la fin de l'interrogatoire, marquant ainsi son baptême.
Adolescent, Graziano se proclamait représentant du "Balentia" sarde, une série de règles non écrites, un code d'honneur où la vendetta est la seule forme de justice. À peine majeur, Graziano Mesina s'est servi de ce code des bandits.
Il a prétendu défendre l'honneur d'un de ses frères et a tiré sur un homme, écopant de 16 ans de prison. Là, il s'est évadé encore, pendant son transfert, en sautant d'un train. Rattrapé par les carabiniers, il a feint d'être malade et a noué les draps de son lit d'hôpital pour s'échapper par la fenêtre.
Cette fois, il a passé trois jours dans un gros tuyau d'évacuation. Une autre fois, il s'est habillé en prêtre pour s'évader de prison. En 1970, en cavale, il a assisté à un match de foot de son club préféré, Cagliari, déguisé en femme.
Il s'est évadé aussi de prison en escaladant et en sautant d'un mur haut de 7 mètres. Volterra, Procida, Viterbo : "Il n’y a pas une prison de laquelle il n'a pas tenté de s’évader", résume le quotidien La Repubblica.
"Je suis un incompris, qui a tué par vengeance et séquestré des hommes pour survivre", écrit-il dans son autobiographie. Un "Che Guevara" sarde pour certains, un criminel inhumain pour d'autres. Il a tué un homme à bout portant, le reste du temps, il enlevait et séquestrait contre des rançons.
Sur 700 rapts en Sardaigne en 20 ans, on ignore toujours à combien d'entre eux, il a participé. Pourtant, il finit par être gracié en 2004 pour services rendus.
Après 40 ans de prison, Graziano Mesina est appelé par les autorités italiennes comme médiateur pour négocier avec les ravisseurs d’un enfant, le petit Farouk, pris en otage. C’est un succès. Il est libéré, l'oreille mutilée, mais vivant.
Le Sarde, repenti désormais, promet de se refaire une jeunesse, de changer de vie. Il devient guide touristique et obtient la grâce présidentielle. Neuf ans passent avant qu'il ne soit rattrapé par sa carrière, accusé d'avoir monté un réseau de trafic de drogue international. Fugitif numéro 1, recherché par toutes les polices d’Europe, certains le disent en Afrique, d’autres en Corse, mais c’est chez lui en Sardaigne en 2021 qu’il est finalement interpellé, hébergé par deux complices.
Respecté par le peuple, côtoyé par les politiques, craint par la police : la recette du mythe du parrain, en somme. Samedi, Mesina est mort d’un cancer, dans un lit d’hôpital dont il n’a pas réussi à écarter les barreaux.
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