Jean-Pierre Maldera, l'un des "parrains" de la mafia italo-grenobloise des années 80, a été abattu ce mercredi 12 mars dans une fusillade sur une autoroute près de Grenoble. L'homme, âgé de 71 ans, circulait sur l'autoroute A41, seul au volant de sa voiture, lorsqu'il a été pris pour cible aux alentours de 10h30 par les occupants d'un autre véhicule qui le suivait, dans le sens Grenoble-Chambéry, avant la sortie vers la commune de Domène.
Selon les premiers éléments de l'enquête, des coups de feu ont été échangés, le septuagénaire a été atteint et il est par la suite décédé de ses blessures, malgré l'intervention des secours. Les tireurs, eux, ont pris la fuite, selon une source proche du dossier à l'AFP. La voiture du ou des tireurs, une Mégane RS volée, a quant à elle été retrouvée incendiée peu après les faits, à quelques kilomètres, sur un parking isolé près d'un petit stade, à la limite entre Grenoble et la commune de Saint-Martin-d'Hères, selon Le Dauphiné Libéré.
La victime a été identifiée comme étant Jean-Pierre Maldera, a confirmé le vice-procureur de Grenoble, François Touret de Coucy. L'homme et son frère cadet, Robert Maldera, ont été considérés comme les "parrains" du grand banditisme italo-grenoblois des années 80, ayant longtemps régné en maître sur la capitale des Alpes.
Connu pour avoir trempé dans des affaires de proxénétisme, racket, attaque à main armée, et fait de la prison, Jean-Pierre Maldera n'avait pas fait parler de lui depuis plus de vingt ans. En décembre 2004, il avait été écroué avec son frère Robert dans une affaire liée au grand banditisme, mais les deux avaient été libérés au printemps 2005 à la suite d'un vice de forme qui avait conduit à l'annulation de l'ensemble de la procédure.
Robert Maldera, surnommé "il pazzo" (le fou en italien), a lui mystérieusement disparu en septembre 2015 à l'âge de 55 ans. Après s'être rendu à un rendez-vous à Saint-Martin-d'Hères avec un artisan, il n'avait plus donné signe de vie, et sa voiture avait été retrouvée deux mois plus tard sur un parking de cette commune.
Lorsqu'ils étaient plus jeunes, les deux frères Jean-Pierre et Robert faisaient partie du "clan Maldera", démantelé début 1984, une famille de gangsters dont de nombreux membres ont été incarcérés pour des activités de racket, hold-up et proxénétisme. À cette époque, avait été retrouvée chez le père de la fratrie, Joseph Maldera, la "caisse d'épargne" de la famille : près d'un million de francs en bons du Trésor.
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