Le groupe Wagner a fait trembler le Kremlin pendant 24h. Mais les paramilitaires, par l’intermédiaire de leur chef Evguéni Prigojine, ont accepté d’arrêter samedi 24 juin leur rébellion après avoir négocié un accord avec le pouvoir russe. Les poursuites pénales seront ainsi abandonnées contre le leader de Wagner, qui se rendra en Biélorussie à une date qui n’a pour le moment pas été convenue. Les milliers d’hommes qui ont pris les armes avec le groupe ne seront pas non plus traduits en justice et pourront même s’intégrer dans l’armée régulière, a promis le porte-parole de la présidence russe. Sauf que le groupe Wagner, qui a joué un rôle-clé dans la guerre en Ukraine, est également présent en nombre en Afrique.
Faut-il, dès lors, considérer que Vladimir Poutine n’a plus à se soucier de ces puissants paramilitaires ? Cédric Mas, historien militaire, et une membre du collectif "All eyes on Wagner", qui surveille assidûment les activités du groupe depuis des années, en ont débattu dimanche soir sur RTL.
"On va voir dans les prochaines semaines. Pour l’instant on est concentrés sur ce qui se passe en Russie et en Ukraine, mais il reste 4.000 membres de Wagner postés dans plusieurs pays africain et en Syrie. Ces mercenaires servent la politique étrangère du Kremlin. Le pouvoir russe n’est pas encore débarrassé d’eux", a rappelé la membre du collectif "All eyes on Wagner". Le nombre total de paramilitaires reste cependant difficile, voire impossible à mesurer. "En Ukraine, 25.000 soldats de Wagner sont déployés. En Russie, ce sont les employés de la holding de Prigojine, dont on ne sait pas combien ils sont", a détaillé la spécialiste du groupe.
Mais cette dernière confie son incertitude sur la situation des paramilitaires si le Kremlin décide de se débarrasser d’eux. "Je ne sais pas si les opérations en Afrique vont se maintenir si Wagner est considéré non-grata en Russie."
La rébellion avortée se joue également sur le terrain de l’information, où le groupe Wagner a toujours excellé, notamment à travers de nombreuses opérations de désinformations en Afrique contre la France. "C’est une guerre informationnelle, tout le monde ment", a mis au point Cédric Mas. "Samedi après-midi on a observé une baisse d’activités des fermes à troll, des robots et un désemparement des blogueurs proches de Wagner", a constaté l’historien militaire, qui appelle à attendre les prochains jours.
"On parle d’une intégration des soldats de Wagner à l’armée russe, voire à une autre compagnie de mercenaires qui serait créée. On n’en a pas fini avec ces failles au sein du régime de Poutine et qui sont désormais révélées au grand jour", a analysé Cédric Mas.
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