Ce dimanche 2 octobre, 210 millions de Brésiliens se rendront aux urnes pour élire leur nouveau président. L'ambiance est donc électrique au sein d'une société complétement divisée en deux camps bien distincts. À quelques heures du scrutin, Virginie Jacoberger-Lavoué, journaliste aux Échos, et autrice de son dernier livre intitulé Brésil, voyage au pays de Bolsonaro, était l'invitée de RTL pour évoquer cette élection.
L'une de ses premières analyses sur la situation du Brésil est que "l'on a jamais vu le pays autant fracturé. C'est un Brésil qui ne se parle plus", a-t-elle confié. Elle a assuré que cette détestation entre les supporters de l'ancien dirigeant de gauche Lula et ceux du président sortant d'extrême droite, Jair Bolsonaro, était désormais présente au sein même des familles. "C'est vraiment le même type de fracture que l'on a connu avec le trumpisme aux États-Unis".
Car Jair Bolsonaro continue d'avoir de nombreux soutiens. Alors qu'on le donnait potentiellement perdant dès le premier tour de l'élection, son score particulièrement élevé a démontré que ses sympathisants étaient encore nombreux. "Malgré ce mandat effroyable, malgré plus de 700.000 morts dans la pandémie, malgré le désastre de la déforestation et des sorties homophobes et contre les femmes, il incarne pour une partie des Brésiliens, quelque chose de rassurant : la famille, la patrie", dit-elle.
Les derniers sondages ont attribué à Lula une victoire particulièrement étriquée avec 52% contre 48% pour son adversaire. Mais Virginie Jacoberger-Lavoué a affirmé que le président sortant pouvait gagner cette élection : "Le scrutin est sur le fil du rasoir et il faut rappeler que les sondages s'étaient complétement trompés sur les résultats du candidat d'extrême droite pour le premier tour".
Néanmoins, la journaliste a déclaré que Lula restait en meilleure position pour gagner avec "une petite avance". Reste désormais à savoir si, en cas de défaite, Bolsonaro et ses sympathisants accepteront le résultat du scrutin.
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