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INVITÉE RTL - Gaza : les États-Unis sont-ils en train de lâcher Israël ?
Nicole Bacharan, historienne et politologue, revient sur les dernières déclarations de Joe Biden, menaçant de ne plus livrer certaines armes à Israël en cas d'offensive contre les civils à Rafah.
"Des civils ont été tués à Gaza à cause de ces bombes. J'ai dit clairement que s'ils vont à Rafah, je ne fournirai pas les armes qui ont été utilisées historiquement pour attaquer Rafah, pour attaquer ces villes" : voilà les mots de Joe Biden qui met en garde pour la première fois Israël de cette façon.
Il le dit clairement, si une offensive majeure a lieu contre les civils à Rafah, il n'y aura plus de livraison de certaines armes de la part des États-Unis, pourtant premier soutien militaire d'Israël. Selon Nicole Bacharan, historienne et politologue spécialiste des États-Unis, invitée de RTL ce jeudi 9 mai, ce message adressé par le président américain "est indéniablement un tournant".
"Ça fait quand même deux mois que Joe Biden essaye de convaincre Benjamin Netanyahou de ne pas lancer une offensive de grande ampleur sur Rafah. C'est vraiment, de la part de Biden, un peu la dernière chance d'avoir une influence", ajoute-t-elle.
Une décision pas assez ferme pour la gauche américaine
Israël juge évidemment assez décevante cette prise de position de Joe Biden. "Ce que dit Benjamin Netanyahou, en tout cas officiellement, c'est qu'il faut démanteler le Hamas et que si les Israéliens sont seuls pour le faire, ils le feront seuls. Il ne faut pas oublier non plus que fondamentalement, Benjamin Netanyahou attend l'arrivée de Donald Trump, dont le soutien est beaucoup plus clair et univoque que celui de Joe Biden", ajoute la spécialiste.
Alors, quel est l'intérêt de prendre cette position pour Joe Biden aujourd'hui, président en campagne ? "Avant tout, c'est un message politique, parce que les Israéliens ne sont pas démunis du jour au lendemain. Mais le résultat immédiat de ce message à l'opinion, c'est que la droite, le parti républicain, trouve que Biden va beaucoup trop loin et que le soutien à Israël ne doit pas être conditionné. Et la gauche, évidemment, trouve que cette rétention d'armes, c'est beaucoup trop peu. Donc personne n'est satisfait", estime-t-elle.
