1. Accueil
  2. Actu
  3. International
  4. INVITÉ RTL - Guerre en Ukraine : "j'ai peur qu'une génération d'hommes soit traumatisée", confie un volontaire Français
3 min de lecture

INVITÉ RTL - Guerre en Ukraine : "j'ai peur qu'une génération d'hommes soit traumatisée", confie un volontaire Français

Actuellement dans le Donbass, Arsène Sabanieev, un médecin volontaire franco-ukrainien, décrit l'horreur du front.

Un immeuble détruit à Lyssytchansk, dans le Donbass
Un immeuble détruit à Lyssytchansk, dans le Donbass
Crédit : ARIS MESSINIS / AFP
UKRAINE - Arsène Sabanieev est l'invité de Marion Calais
00:08:09
Marion Calais - édité par Robinson Hollanders
Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Un an après le début de l'invasion russe en Ukraine, les témoignages de volontaires partis de France sont rares. Arsène Sabanieev est un médecin anesthésiste réanimateur franco-ukrainien. Il s'est rendu en Ukraine à plusieurs reprises en tant que volontaire ces douze derniers mois. Il est en ce moment même dans le Donbass, où les combats y sont toujours violents."Les combats n'ont jamais réellement cessé. Il n'y a jamais eu d'accalmie. Depuis un an, c'est véritablement la troisième guerre mondiale qui se passe dans le Donbass", explique-t-il.

Dans le Donbass, "ce sont essentiellement des frappes liées à l'artillerie", explique-t-il. Les blessures potentielles sont donc nombreuses. Outre les éclats d'obus, il y a "beaucoup de traumatismes" causés par "l'onde de choc des explosions. Cette onde de choc peut endommager l'oreille interne, certaines parties du corps. Donc il n'y a pas que des conséquences directes, liées aux éclats mécaniques qui peuvent toucher le soldat ou le civil, mais également cette onde de choc qui est très important et qui peut même suffire à tuer", détaille-t-il.

"L'autre alternative, c'est la mort. Et la vie gagne toujours"

Pour les militaires ukrainiens, "il y a le stress aigu après une blessure, après une attaque, après des scènes horribles. Et puis il y a tout le stress chronique. Il y aura la partie santé mentale à prendre en charge dans les prochaines années. Et j'ai peur, malheureusement, qu'une génération d'hommes soit marquée et traumatisée à vie", avoue-t-il. Ces traumatismes se manifestent de nombreuses manières. "Certaines personnes sont mutiques, d'autres personnes présentent des tremblements des extrémités, d'autres personnes commencent à devenir violentes. Il y a des comportements addictifs qui commencent à apparaître dans le retour à la vie civile. Ça peut même être le suicide chez certains", explique Arsène Sabanieev.

"Moi, j'ai fait un petit peu tout, c'est-à-dire que j'ai travaillé sur la ligne de front, j'ai travaillé dans les postes médicaux avancés, j'ai travaillé dans les ambulances d'évacuation. Là, je travaille dans un énorme bus, taille XXL. C'est un énorme Samu qui permet d'évacuer les blessés", poursuit-il. Mais après un an de guerre, ces soldats "sont épuisés et fatigués". Pourtant, malgré la violence des combats, "le moral est toujours là et ils savent qu'ils n'ont pas d'autres choix que de la victoire. L'autre alternative, c'est la mort. Et la vie gagne toujours".

À lire aussi

Être médecin en zone de guerre est aussi dangereux que traumatisant. Pourtant, il l'assure, il "va très bien". "J'attends une petite dans quelques mois, donc je vais rentrer plus sagement en France où je vais poursuivre la lutte depuis Lille. Il y a beaucoup à faire en France pour la lutte.

La rédaction vous recommande