"C'est l'enfer". Jean-François Corty, vice-président de Médecin du Monde, exige, aux côtés d'autres ONG, un cessez-le-feu à Gaza. Invité de RTL, il décrit une situation catastrophique dans l'enclave de 360 km2 où s'entassent plus de deux millions de personnes, pilonnée par Israël depuis deux mois.
"On n'arrive plus à soigner ne serait-ce que les maladies les plus classiques", déplore-t-il. Selon le médecin, deux-tiers des hôpitaux - où se pratiquent entre autres des amputations sans anesthésie, "faute de produit" - ne sont plus opérationnels à Gaza. "Ceux qui fonctionnent encore sont submergés par les blessés, par les malades, par leurs familles et par des gens qui cherchent des situations de sécurité", assure-t-il. Des conditions malheureusement propices au développement d'épidémies, notamment d'hépatite A et de gastro-entérite, "en lien avec les difficultés d'accès à l'eau potable et à de la nourriture équilibrée".
"Les hôpitaux sont des morgues, il faut le dire. On n'arrive plus à soigner les patients. On est dans un cimetière à ciel ouvert, géant", dénonce Jean-François Corty. "On assiste à un carnage. On est dans une forme d'anéantissement massive de civils, et nous sommes témoins de cela, en pleine conscience. Nous sommes totalement impuissants alors que l'aide est présente à proximité", ajoute-t-il.
L'aide humanitaire stationne côté égyptien, au poste-frontière de Rafah. Seule une poignée de camions est autorisée à entrer dans la bande de Gaza, où leur cargaison - à savoir médicaments, eau et nourriture - n'est distribuée qu'en quantité limitée au sein de la ville de Rafah, alors que la population manque de tout.
"Ce qu'on demande aux Etats, ce n'est pas de dire qu'ils vont envoyer du matériel, c'est de le faire entrer et dénoncer une situation qui explique pourquoi cette aide humanitaire est nécessaire", martèle Jean-François Corty, qui rappelle que le blocus exercé par Israël, couplé aux bombardements massifs, contribue à la "catastrophe humanitaire" et à la "mortalité majeure de civils".
Selon le dernier bilan communiqué par le ministère de la Santé du Hamas, 17.177 Palestiniens ont perdu la vie dans les bombardements israéliens depuis le début de la guerre, dont plus de 5.300 enfants. 1.200 seraient toujours portés disparus sous les décombres, rapporte l'UNICEF. "Gaza est l'endroit le plus dangereux au monde pour les enfants. En moins de deux mois, plus d'enfants y sont morts que sur l'ensemble des conflits en 2022".
"Parmi la dizaine de milliers de blessés, il y a beaucoup d'enfants qu'on arrive plus à soigner aujourd'hui. Ce sont des enfants qui ont les membres écrasés, qui ont des brûlures, qui voient leur plaies infectées depuis plus d'un mois et le début des bombardements", décrit Jean-François Corty.
"Il faut un cessez-le-feu pour sauver des vies, pour permettre aux femmes et aux enfants de pouvoir être soignés correctement, pour pouvoir permettre aux humanitaires de se réorganiser", enjoint le vice-président de Médecins du Monde. "On est dans une situation où il n'y a plus aucune humanité dans la bande de Gaza".
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