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Conflit Israël-Hamas : les vies brisées des enfants de Gaza

Depuis deux mois, un enfant meurt toutes les 10 minutes dans la bande de Gaza, devenue pour les ONG la zone la plus dangereuse du monde pour un enfant. Les blessés sont pris en charge par un système de santé à terre, 80% des hôpitaux étant hors service.

Une photo prise dans le sud d'Israël, près de la frontière avec la bande de Gaza, le 7 décembre 2023, montre de la fumée lors d'un bombardement israélien sur Gaza.
Crédit : Menahem KAHANA / AFP
RTL ÉVÉNEMENT - Les vies brisées des enfants de Gaza deux mois après l'attaque du Hamas
00:04:25
Brice Dugénie - édité par Mathieu Terzaghi
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Depuis le début de la guerre, plus de 5.300 enfants sont morts dans les bombardements et environ 1.200 sont toujours portés disparus sous les décombres, selon l’UNICEF. Depuis l'attaque du 7 octobre, un enfant meurt toutes les dix minutes dans la bande de Gaza, devenue d'après les ONG la zone la plus dangereuse du monde pour un enfant.

Les nombreux blessés sont pris en charge par un système de santé à terre, alors que 80% des hôpitaux sont hors service. James Elder, membre de l’UNICEF, était il y a quelques jours à l’hôpital de Khan Younés, dans le sud de la bande de Gaza : "Cet hôpital ne peut plus avoir d'enfants avec des blessures de guerre. Regardez, il y en a partout et une bombe vient d'exploser à moins de 50 mètres d'ici. Nous ne pouvons plus voir d'autres enfants dont le corps est déchiré, les os cassés. Ne rien faire, c'est autoriser la mort de ces enfants, c'est une guerre qui tue ces enfants", témoigne-t-il au micro de RTL.

Autour de lui retentissent les hurlements et les pleurs de ces enfants blessés, allongés sur le sol, collés les uns aux autres. La plupart sont bandés, les corps sont ensanglantés, d'autres sont touchés par la diarrhée et les gastro-entérites. Il n'y a plus de médicaments, de nourriture, ni d'eau potable : c'est le chaos. Jonathan Criekz, porte-parole de l’Unicef en Palestine, explique : "Ce sont des enfants qui ont des blessures de guerre, qui n'ont pas accès aux soins chirurgicaux", avec des "bras blessés, des risques d'hémorragie qui amènent à des amputations d'un bras, d'une jambe". Ces actes se déroulent parfois sans anesthésie, comme pour "des femmes enceintes qui accouchent par césarienne sans anesthésiant", explique-t-il.

Dans ces conditions, Samir, médecin à l’hôpital Nasser de Khan Younés, manque de tout. Même pour les enfants qu’il arrive à prendre en charge, soigner les blessures physiques est insuffisant. Il nous présente "Maram, (...) arrivée il y a 10 jours avec les jambes fracturées et en insuffisance respiratoire. Aujourd'hui, elle va mieux, mais comme beaucoup d'enfants, elle souffre d'un syndrome traumatique. Alors, on fait ce qu'on peut, mais c'est insuffisant", déplore le médecin. Maram sourit, mais son regard est vide et son esprit semble ailleurs.

Les traumatismes psychologiques ne peuvent être traités

La prise en compte du traumatisme psychologique est encore impossible. Ces enfants sont détruits, probablement à vie. Omar, sept ans, a survécu au bombardement de sa maison, mais son père, sa mère et son frère jumeau n’ont pas eu sa chance. Sa tante Hanan veille désormais sur lui. Ils vivent sous une bâche dans un camp de déplacés : "Il a besoin d'une aide psychologique, il n'arrête pas de demander 'Pourquoi ils sont partis, pourquoi ils m'ont abandonné ?' ", assure-t-elle. Hanan s'occupe d'Omar comme de son "fils", mais quand elle évoque ses parents, "il ferme les yeux et se souvient de leur image, vivants, en disant qu'il ne les oubliera jamais".

Des centaines, voire des milliers d'enfants, sont dans le même cas qu'Omar. Cependant, traiter les traumatismes et les angoisses psychologiques n'est pas une priorité quand il faut lutter quotidiennement pour rester en vie. Pourtant, le constat de l’UNICEF est alarmant : la plupart des dessins qu'ils font représentent des personnes mortes, des bombardements, le traumatisme est important. Avant la reprise du conflit, pas moins de 500.000 enfants étaient en besoin d'une aide psychologique, car beaucoup de mineurs ont perdu leurs deux parents. "Ils sont sous le choc, ils ne savent parfois même pas dire leur propre nom", ajoute le porte-parole de l'association.

Le stress, l'anxiété, la colère entrainent l'incapacité à retourner à l’école, à quitter sa famille, à dormir et à reprendre une vie normale. Pour ces raisons, l’UNICEF et les autres ONG appellent à un cessez-le-feu humanitaire durable, de peur de voir sombrer toute une génération perdue dans un traumatisme collectif pour des décennies. 

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