L'Amazonie est ravagée depuis cet été par des incendies record, pires, plus gros que ceux que l'on a connu l'an dernier. Quelle est la situation sur place ? Le début du mois de septembre est particulièrement inquiétant, surtout du côté brésilien de l'Amazonie. Pour rappel, c'est un territoire grand comme 40 fois la France. Et la semaine dernière, les autorités ont compté 18.000 départs de feu en seulement sept jours. C'est plus que pendant tout le mois de septembre de l'année dernière.
Les chiffres de l'Institut de recherche spatiale brésilien sont sans appel : l'Amazonie brûle un peu plus chaque mois . Les records tombent les uns après les autres. Ce mois d'août était par exemple le pire depuis 13 ans. Pour bien se rendre compte de la situation, il suffit de se rendre, par exemple, sur le site internet Windy, qui permet de voir des images satellites, Ce mercredi 14 septembre encore, une longue et épaisse fumée noire s'élève au dessus de l'Amazonie, symbole de ces gigantesques feux de forêt.
À quoi ces feux de forêts sont-ils dus ? Ils ne sont sûrement pas d'origine naturelle. Ces forêts ne brûlent pas seules. Elles sont tropicales, donc par définition très humides, et ce malgré la sécheresse. Ces incendies sont donc déclenchés volontairement pour gagner du terrain sur la forêt. Des industriels, des exploitants agricoles s'approprient des terres pour élever du bétail ou alors cultiver des aliments, principalement du soja, afin de nourrir les animaux.
Aujourd'hui, 84 % de la déforestation en Amazonie est liée au secteur agricole. Depuis l'accès au pouvoir de Jair Bolsonaro en 2018, le rythme de la déforestation a été multiplié par quatre. Le président d'extrême droite encourage les activités agricoles dans les zones protégées. Résultat aujourd'hui: un quart de la forêt amazonienne est détruite de manière irréversible.
Notre façon de consommer contribue d'ailleurs à la déforestation. Exemple avec le soja, qui sert à nourrir les poulets, les porcs, mais aussi les poissons que nous consommons. En France, 60% du soja vient directement du Brésil. Donc, si vous achetez un poulet en supermarché, il a sans doute consommé du soja issu de la déforestation en Amazonie. Même chose si vous buvez du café du Pérou, ou du chocolat de Colombie. Ils peuvent être produits en Amazonie.
Dernier exemple, si vous achetez des chaussures en cuir, ce cuir peut provenir d'un élevage bovin brésilien. On estime que 10 % des chaussures vendues en France sont liées à la déforestation. Pour agir contre cette déforestation à notre échelle, il faut d'abord essayer de consommer au maximum de la viande locale, par exemple du poulet nourri par des céréales françaises ou du poulet bio. (Même s'il est très difficile de s'assurer qu'il n'est pas consommé du soja brésilien).
Alors, pour nous faciliter la tâche, mais aussi pour agir concrètement, le Parlement européen a voté mardi 13 septembre une loi historique, la première au monde, qui interdit l'importation de produits issus de la déforestation. Elle oblige les producteurs de café, de cacao, d'huile de palme, de viande ou encore de maïs à démontrer que leurs produits ne sont pas issus de la déforestation. Les entreprises de grande distribution de l'agro-alimentaire, comme Nestlé ou Danone sont concernées.
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