L'accusation remonte au 13 mars dernier. À l'est de l'Ukraine, dans la région de Lougangk, un responsable policier a affirmé que l'armée russe avait bombardé sa localité avec des bombes au phosphore. Si cette information n'était pas vérifiable, lundi 22 mars, le président américain Joe Biden s'est lui dit convaincu que Moscou envisageait d'utiliser des armes chimiques et biologiques pour neutraliser les forces ukrainiennes.
Régulièrement utilisées dans les conflits, notamment pendant la guerre du Vietnam. Son usage lors des deux guerres en Tchétchénie ou encore sur la bande de Gaza en 2008 n'est quant à lui que présumé, comme le rappelle CNews, ces bombes et munitions sont composées d'un élément chimique de la famille des minéraux, le phosphore, également présent dans l'organisme humain. Il est d'ailleurs essentiel pour ce dernier, car il permet la libération des enzymes et de l'énergie.
Utilisé en tant qu'arme, cet élément peut faire des ravages. Comme l'expliquait L'Express il y a quelques années dans le cadre du conflit en Syrie, son utilisation peut avoir trois objectifs : produire une épaisse fumée pour masquer des opérations, illuminer une zone avec les flammes produites au contact de l'air et enfin faire des dégâts humains.
Les effets sur le corps humain sont d'ailleurs dévastateurs avec une chute brutale du taux de calcium, un phénomène potentiellement mortel, et des brûlures sévères, de deuxième ou de troisième degré, très compliquées à soigner, d'après des scientifiques interrogés par Le Point. "En cas d'exposition à l'air, l'ignition de ces particules est spontanée et il brûle à une température pouvant atteindre 1.300 °C", expliquaient-ils ainsi. En clair, l'épiderme, la chair et les os d'une personne directement exposée fondent.
Si de nombreuses organisations internationales réclament depuis longtemps que l'usage de bombes au phosphore soit considéré comme un crime de guerre, le droit international les considère comme des "armes incendiaires classiques". Leur utilisation est néanmoins interdite contre les civils et dans les zones très peuplées. "C'est une arme sale", résumait le rédacteur en chef adjoint de la Revue militaire suisse auprès de Swiss info en 2009. Ludovic Monnerat était alors interrogé sur l'utilisation de bombes au phosphore à Gaza.
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