Dans un clip diffusé le mercredi 12 octobre, l'Ukraine s'est adressée à la France : une vidéo plutôt décalée pour réclamer des canons. Au cœur d'un Paris sexy, on voit des images de Macron et Zelensky hilares puis des images du front avec les canons Caesar, ceux que la France a livrés à l'Ukraine. L'Ukraine en réclame davantage.
Le clip fait sourire mais il pointe du doigt une réalité : nous aidons moins les Ukrainiens que certains de nos voisins. Dans tous les classements du nombre d'armes livrées, la France est à la traîne. Les sources varient. Dans certains classements, la France fournit 2% de l'aide totale à l'Ukraine, parfois 5%, mais le constat lui ne varie pas. Nous sommes derrière. On gravite entre le 7e et le 13e rang, derrière la Pologne et la Norvège.
Le ministère des Armées se défend en assurant : "vos classements, c'est du déclaratif, or nous on ne déclare pas tout". De plus, la France livre moins mais des pièces plus efficaces. Sauf qu'on est aussi derrière l'Allemagne, souvent accusée de tarder à aider les Ukrainiens. Les Allemands viennent de livrer un matériel spectaculaire, qui porte le doux nom d'IRIS, un camion bien lourd, bien gros, de défense anti-aérienne.
La France a peu de stock. Cela a été un choix : du matériel qui dort et qu'il faut entretenir n'est pas envisageable. Quand la France livre 18 canons Caesar, elle se déleste d'un quart du stock de sa Rolls-Royce en matière d'artillerie.
Cela s'explique aussi parce que la France marche sur un fil. Continuer à discuter à Vladimir Poutine, tout en soutenant l'Ukraine, il s'agit d'une position très différente des États-Unis qui assument d'aider massivement. Plus de la moitié de l'aide internationale ne vient rien que des Américains.
Enfin, certaines armes françaises sont inadaptées. C'est le cas du char Leclerc qui s'avère très complexe. Pour l'envoyer sur le front ukrainien, il faudrait envoyer de techniciens pour la maintenance, ce qui poserait plus de problèmes que ça n'en résoudrait.