Guerre en Ukraine : les parents d'Adrien, mort à 20 ans, racontent pourquoi leur fils s'est engagé

Les photos d'Adrien sont affichées partout dans le salon familial. Bien loin du Puy-en-Velay (Haute-Loire), on le voit sur un cliché, moustache naissante, visage juvénile, à la lisière d'une forêt ukrainienne. Il pose en tenue de camouflage avec fusil en bandoulière. 

Le jeune homme de 20 ans est mort au combat en juin 2022 en Ukraine. Il est l'un des premiers Français à s'être engagé comme volontaire aux côtés de l'armée de Kiev, quelques jours après l'invasion russe. Adrien n'a pourtant aucune expérience militaire, seul un stage découverte d’une semaine effectuée en 2019. 

Le père, David, se rappelle parfaitement du jour où un numéro inconnu ukrainien a appelé à leur domicile pour transmettre une terrible nouvelle. "C'était la première fois que j'avais au téléphone le porte-parole de la Légion, confie-t-il à RTL. Il nous a appelés pour nous expliquer qu'Adrien était mort le matin même, qu'il avait été blessé par un obus de mortier dans un petit village. Certains de ses camarades sont morts sur le coup. On ne s'est pas dit au revoir, mais nous lui avons dit qu'on l'aimait, qu'on le trouvait courageux.'

Sans rien dire à ses parents, Adrien, avait rejoint d'abord son frère cadet, Charles, qui étudiait en Allemagne. Le 24 février 2022, la Russie vient d'envahir l'Ukraine et les deux garçons se rendent en Pologne, en train. Ils souhaitent s'engager aux côtés de l'armée ukrainienne.

Il ne supportait pas l'injustice

Les parents d'Adrien

Selon ses parents, Adrien ne se retrouvait dans aucun parti ou mouvement politique, de gauche comme de droite. Ils l'ignoraient, mais quelques années plus tôt, il avait déjà envisagé d'aller combattre au sein des milices kurdes syriennes contre l'Organisation État Islamique. Aujourd'hui, ils restent admiratifs de l'engagement de leur fils. 

"Adrien était quelqu'un de passionné, cultivé, intéressé par l'Histoire. Il ne supportait pas l'injustice. Pour lui, l'important, c'était de faire sa part, de le faire à son échelle. Des petites choses qui allaient justement changer le monde, que chacun était responsable", explique David, le père du jeune homme. 

Nicolas Burnens, reporter à RTL, a rencontré ses parents qui vivent au Puy-en-Velay. Leur témoignage donne un nouvel éclairage sur le parcours de ces jeunes, partis se battre loin de la France, à des milliers de kilomètres.