La paix entre la Russie et l'Ukraine sera-t-elle signée au Vatican ? Le président américain Donald Trump a indiqué lundi 19 mai, après avoir échangé avec Vladimir Poutine, que "les négociations entre la Russie et l’Ukraine vont commencer immédiatement", tout en précisant que "le Vatican, représenté par le pape, a déclaré qu’il serait très intéressé par l’organisation" de ces échanges.
Le pape Léon XIV a confirmé au cours d'une conversation téléphonique avec la première ministre italienne, Georgia Meloni, la disponibilité du Vatican. Lors d'un discours adressé aux représentants des 23 Églises chrétiennes d'Orient, la semaine dernière, le souverain pontife avait déjà indiqué que le "Saint-Siège était disponible pour que les ennemis se rencontrent et se regardent dans les yeux".
Si Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky acceptent de se rencontrer au Vatican, on ignore encore si le nouveau Pape incarnera le rôle de médiateur ou s'il offrira simplement un lieu neutre propice aux discussions bilatérales.
À l'idée d'une telle rencontre, François Mabille, directeur de l’Observatoire géopolitique du religieux, reste "sceptique". "S'il s'agit de faire se rencontrer des personnes qui ne veulent pas se parler jusqu'à présent, j'ai du mal à comprendre quel est le point sur lequel la diplomatie du Vatican présenterait un avantage", explique-t-il à RTL. "Si le Saint-Siège participait à des discussions qui devaient échouer, ce ne serait pas nécessairement bon pour lui", poursuit l'expert en diplomatie pontificale.
Investi par lui-même de mettre fin à la guerre en Ukraine, le président américain pourrait être le grand gagnant d'une rencontre entre Poutine et Zelensky au Vatican. "Dans l'approche de Trump, je pense que ce qui l'intéresse, c'est la symbolique et de se dire : 'Sur la photo, on met deux américains et je tire un peu le Saint-Siège vers les États-Unis'", explique François Mabille.
Le Vatican a plusieurs fois endossé ce rôle de médiateur et organisé des rencontres entre deux chefs d'État en guerre. En juin 2014, il a accueilli une rencontre exceptionnelle entre Shimon Peres, président d’Israël, et Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne. Organisée dans les jardins du Vatican, cette réunion n’était pas une négociation politique, mais une prière commune pour une réconciliation. Les deux chefs d'État ont planté un olivier, symbole de paix, dans un climat marqué à l'époque par l’échec des pourparlers israélo-palestiniens.
Quelques années plus tard, en 2019, le Pape François a reçu le président du Sud-Soudan, Salva Kiir, et de son principal opposant Riek Machar pour une retraite spirituelle. À cette occasion, le chef de l'Église catholique avait symboliquement embrassé les pieds des deux ennemis politiques, un geste fort pour encourager la paix. Malgré cette rencontre, des affrontements continuent d'avoir lieu au Soudan du Sud entre le gouvernement central et les séparatistes. Ces deux initiatives étaient avant tout des invitations au dialogue et à la réconciliation plus que des pourparlers de guerre.
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