Guerre en Ukraine : que peut espérer Zelensky de la conférence sur la sécurité de Munich ?

Volodymyr Zelensky s'est déplacé jusqu'à Munich et veut s'imposer dans de futures négociations de paix. Depuis l'échange téléphonique entre Vladimir Poutine et Donald Trump, le président ukrainien s'est trouvé un petit peu relégué dans un rôle de figurant sans avoir son mot à dire. Lors de la conférence, il doit rencontrer le vice-président américain J.D. Vance. Celui-ci d'ailleurs s'est récemment exprimé dans le Wall Street Journal, essayant légèrement d'apaiser les tensions. 

Le 13 février, les États-Unis ont été accusés de trahir l'Ukraine et Bruxelles. Comme réponse, James David Vance tient dans une interview un discours de fermeté vis-à-vis de Poutine. Il menace la Russie de sanctions économiques et militaires si Moscou refuse de signer un accord de paix qui garantisse l'indépendance de l'Ukraine. 

Une annonce contradictoire de Donald Trump

Ces promesses sont par ailleurs formulées sans préciser ce que pourrait être cet accord ou quel serait le futur territoire de l'Ukraine. Est-ce que Moscou garderait les régions illégalement annexées ? Cette perspective serait inacceptable pour Kiev. 

La prochaine réunion à Munich ne devrait officiellement pas compter de représentants du ministère russe des Affaires étrangères ni d'autres structures officielles russes, selon la porte-parole de la diplomatie russe. Cela n'exclut pas certes des rencontres officieuses, mais les organisateurs du sommet ont également affirmé ne pas avoir accrédité de représentants du gouvernement russe et Kiev avait également appuyé cette information. 

Paradoxalement, à peine un jour plus tôt, Donald Trump annonçait pourtant la présence de hauts responsables russes, ce que la Russie a pourtant démenti quelques heures plus tard.

Une attaque sur la centrale nucléaire de Tchernobyl qui ravive toujours plus les tensions

L'Ukraine semble en difficulté, la Russie maintient d'ailleurs la pression comme dans la nuit du 13 au 14 février quand la nouvelle d'une attaque au drone sur l'arche de la centrale nucléaire de Tchernobyl aura fait germer l'inquiétude.

Il ne s'agit là pas vraiment d'un signe d'apaisement, mais presque un geste de défi. Alors le Kremlin a, comme à son habitude, démenti la frappe. L'Agence internationale à l'énergie atomique parle de dégâts importants, mais sans conséquences graves, sans élévation du niveau de radioactivité. Également, sur le plan diplomatique, la pression s'accumule encore avec cette déclaration du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, qui insiste sur la normalisation des relations entre les États-Unis et Moscou après l'appel Trump-Poutine.

"Une conversation normale (…) entre deux personnes bien élevées et polies" qui inquiéte

"Les dirigeants de l'Union européenne ont été stupéfaits par une conversation normale et élémentaire entre deux personnes bien élevées et polies", déclarait Sergueï Lavrov. "Des gens qui ne mettent pas de côté leur divergence, mais qui comprennent parfaitement que la politique consiste à s'asseoir, à parler, à trouver un terrain d'entente. Je regrette beaucoup qu'il y ait peu de personnes de cette trempe en Occident", commentait le chef de la diplomatie russe.

Loin des États-Unis, l'Europe, dans tout ça, veut continuer à soutenir l'Ukraine et cherche à être associée à ces futures négociations de paix. Les dirigeants européens sont tout à fait conscients de ce qui pourrait se tramer entre Moscou et Washington. Et dans le New York Times, Emmanuel Macron met en garde contre "une paix qui serait une capitulation" de l'Ukraine. 

Le président français va même jusqu'à mettre en doute le souhait de Vladimir Poutine de mettre fin au conflit. Plusieurs dirigeants tiennent un discours similaire depuis quelques jours. Le Premier ministre britannique Keir Starmer, lors d'un entretien au téléphone avec Volodymyr Zelensky le 14 février, a d'ailleurs affirmé que l'Ukraine était sur une voie irréversible vers l'OTAN, un discours en opposition totale avec les exigences de Moscou.